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    Je grognai en étant réveillée par la lumière du jour. Je détestai ce genre de réveil.
    Alors que j'essayais de m'étirer, je me retrouvais rapidement coincée. Soudain, je me rappelais d'où j'étais. Avec qui j'étais. J'écarquillai les yeux en voyant Lino à mes côtés. Pire que ça, mon corps était parfaitement calé contre le sien, ses bras autour de moi.

    Pendant un instant, j'ai hésité à refermer les yeux et à me rendormir profondément. Mes pensées floues et mon cœur encore chamboulé d'hier semblaient me jouer des tours. Cependant, je ne me laissai pas à amadouer. Je m'extirpais aussi discrètement que possible de ses bras. Je prenais soin de pas le réveiller.
Un souffle de soulagement m'échappait quand j'ai entendu sa respiration régulière, signifiant qu'il était encore profondément endormi.

    Je ne savais pas combien de temps je pourrais rester ici, dans cette maison, ni si je devais vraiment y rester. J'avais l'impression de me perdre dans ce tourbillon d'événements. Entre la réunion avec les De Vito et les Dovanni, Amélia et Lorenzo, et les paparazzi qui campaient encore devant chez Gemma, je ne savais plus où donner de la tête.

    Je suis descendu dans la cuisine silencieusement, essayant de ne pas faire de bruit. Cependant, à ma grande surprise, je tombais nez à nez avec Angelo, qui était adossé au comptoir, un thé à la main. Il m'a regardée un instant, un sourcil hausser avant de me faire son léger sourire en coin. On aurait dit Lino. Son regard, perçant comme d'habitude, ne m'a pas échappé.

-Tu as l'air d'avoir extrêmement bien dormi, lançait avec une pointe de malice, comme si ce n'était qu'une simple observation.

    Toutefois, dans sa voix, je ne pouvais m'empêcher de discerner une forme de jugement, quelque chose d'acéré qui me faisait baisser les yeux.
Encore une fois, j'étais là avant lui mais c'était dans le passé. Aujourd'hui, c'était sa maison et j'avais l'impression de faire des bêtises sous son toit.

-Pas si bien que ça, murmurai-je.

    Il regardait l'heure sur l'horloge avant de me fixer.

-Il est quatorze heure. Tu as bien dormi. Très bien même, insistait-il.

    Mon cœur loupait un battement. Je me sentais soudainement gênée, presque exposée.

-Angelo... grognai-je, tentant de trouver quelque chose à dire.

    Cependant je n'ai pas pu continuer. J'avais seulement baissé les yeux, tentant de m'excuser sans un mot.
    Il haussait les épaules, comme ça cela n'avait aucune importance. Il prenait une gorgée de son thé avant de reprendre.

-Tant mieux pour toi.

    Il disparaissait dans le couloir avant que je n'ai pu répondre quoique ce soit. Malgré ça, je respirai plus facilement même si la sensation de malaise restait ancrée en moi.

    Quelques secondes plus tard, Lino apparaissait dans l'encadrement de la porte, l'air paniqué, ses yeux scrutant la pièce comme un lion traqué. Il faisait quelques pas dans ma direction, son regard se posant sur moi avec une insistance palpable et ça m'inquiétait immédiatement.

-Sera ?

Sa voix trahissait une légère panique. Il était essoufflé et ses yeux étaient écarquillés comme s'il me cherchait depuis des heures. Il semblait terrifié à l'idée de m'avoir perdue à nouveau, comme si j'étais une brume qu'il ne pourrait jamais attraper.

-Je suis là, Lino.

    Je le voyais se détendre immédiatement, comme si un poids venait de se soulever de ses épaules.

The Wolf On The LooseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant