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-Cheffe Dovanni. Qu'en pensez-vous ?

Il y a des obligations que je ne pourrais plus échapper. Même si je le voulais de tout mon cœur.
Les jambes croisées et le regard sévère, je jetais un regard à tous les membres assis autour de la table. J'étais enfoncée dans mon siège, les mains enlacées. On aurait dit un vrai vilain de film. Surtout en voyant les regards soumis en face de moi.

Évidemment, ils n'avaient pas d'autre choix. Ma colère était terrible et ce n'était un secret pour personne. Les De Vito et les Vallieni étaient les premiers à baisser les yeux.
Les Cherto et les Rosso le faisaient également, mais leur culpabilité était d'un tout autre niveau. Et tout le monde dans cette pièce le savait.

Les membres n'étaient personne d'autre que les chefs de famille ainsi que les futurs, et leurs conseillers. Ça faisait donc environ quatre membres de chaque familles, sauf les Dovanni. Nous n'étions que deux, Helliott et moi.

-Maintenant que la cérémonie est passée, nous pouvons tous confirmer que je suis cheffe de famille des Dovanni. Pas vrai ?

Chaque membre hochait la tête. Même les plus réservés.

-Donc maintenant, j'ai besoin de savoir comment Feliciano a pu « s'échapper », mimais-je sarcastiquement, de sa soi-disant prison.

Nous savions tous pertinemment qu'il ne s'était pas échappé tout seul. Mon ton était dur. Sifflant. Menaçant. Je le voyais dans le regard des chefs de famille les plus anciens.

-Nous avons le même statut, ici. Ce n'est pas parce que tu partages le sang de deux familles que tu dois-

Alessandro, le frère de Miria, s'arrêtait en plein milieu de sa phrase lorsque son propre père lui donnait un léger coup de coude dans le bras.

-Quoi ? Je ne dis que la vérité.

Il commençait à m'agacer celui là. Déjà depuis l'histoire avec Miria, je ne le portais pas dans mon cœur mais . Il était clairement en train de me taper sur le système.

-Ce que veut dire mon fils, commençait David, le chef Rosso, c'est que nous avons tous le même pouvoir. Chaque famille est libre d'agir comme il le souhaite, sans pour autant rendre de compte aux autres.

Je souriais, ravie qu'il dise ceci.

-C'est là que tu te trompes.

    J'avais bien appuyé sur le tutoiement. Avant que je ne sois cheffe, j'étais seulement héritière. Lorsque nous avions quelque chose à dire, nous vouvoyions les chefs de famille afin de les mettre sur un piédestal.
Le fait que quelqu'un de nouveau et jeune soit chef de famille les agaçaient déjà. Mais qu'en plus de ça ils se faisaient tutoyer ? C'était difficile à avaler pour eux.

-D'après le Code, chaque famille a le droit d'agir comme elle le souhaite, certes. Cependant, elle ne doit pas attaquer une autre famille en le faisant.

-Mais nous n'avons pas-

-En libérant Feliciano vous avez attaqué les Dovanni, sifflais-je en regardant autant le chef des Cherto que les Rosso.

Je le coupais intentionnellement. Si quelqu'un avait quelque chose à dire ici, c'était moi. J'étais celle qu'on avait attaqué. Je n'allais sûrement pas me laisser marcher sur les pieds. C'était mal me connaître.

-Dois-je me sentir attaquée ? Moi, ainsi que toute la famille Dovanni ?

    David secouait la tête immédiatement. Les Rosso étaient comme des chiens qui aboient. Ils parlaient beaucoup mais mordaient très peu. C'était peut-être un trait de famille, qui sait.
Toutefois, les Cherto étaient bien différents. Il étaient discrets. Comme un serpent qui s'enroule lentement autour de sa proie avant de l'abattre.

The Wolf On The LooseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant