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    L'odeur de nourriture dans la cuisine me réveillait. J'entendais le bruit des couverts ainsi que de la casserole sur le feu.
Ainsi, je me redressais brusquement, les yeux écarquillés.

-Est-ce que ça va ? demandait Angelo, surpris.

    Pendant une mili-seconde, j'y avais cru. C'est comme si mon cerveau avait oublié tout cette année et que nous étions revenus dans le passé.
J'ai cru que c'était elle.

-Bien sûr.

Je me frottais le visage, essayant de me réveiller totalement.
Ce n'était pas elle. Elle n'était pas là.
Comme à mon habitude, mon cœur s'alourdissait comme il le faisait tous les jours depuis plus d'un an. Ce poids que je portais semblait s'alourdir de jours en jours.

-Vous êtes sûr ? Je... Je voulais juste vous remercier pour hier. Si ça vous dérange que j'utilise la cuisinière je peux très bien-

Je me levais du canapé et Angelo se taisait immédiatement.

-Tu utilises ce que tu veux. Ne m'oblige pas à le répéter. Ok ?

Angelo hochait la tête.

-Je me douche et j'arrive, clamai-je en montant les marches.

-Est-ce que vous êtes sûr que je peux rester ? Je... Je sais que je peux paraître chiant mais...

Je m'arrêtais au milieu des escaliers et me retournai vers le garçon.
A le regarder avec plus d'attention, il paraissait vraiment perturbé. Je me promettais intérieurement de faire plus de recherches sur lui.
Il n'avait pas beaucoup de changes de vêtements. Il n'avait pas de téléphone ni aucun effet personnel en dehors son petit sac à dos.
Angelo semblait être vraiment apeuré et j'avais l'impression de devoir amadouer un chat errant.

-Je vais être clair, Angelo.

Il déglutissait sans pour autant me regarder dans les yeux.

-C'est ta maison, ici. Tu es ici chez toi et je ne veux plus t'entendre me demander si c'est ok que tu restes ici. Je le répète : c'est ok. Je veux que tu restes. Et je ne dis pas ça pour te rassurer aujourd'hui et te jeter de la maison demain. Je le pense sincèrement.

Il hochait la tête vivement et je le voyais se mordre l'intérieur de la joue afin de ne pas pleurer.

-Ok ?

-Ok, se contentait-il de répondre.

Je souriais, ravi d'avoir réussi à lui donner un peu plus confiance.
Je continuais alors à monter les marches et filai sous la douche. Je constatais également que le carton de pizza que j'avais laissé hier était ouvert et qu'il ne restait plus rien. Menteur.

Ma douche était rapide. Je m'habillais d'un jogging noir et d'un t-shirt de la même couleur.
Lorsque je descendais les marches, je voyais Angelo qui était toujours en train de cuisinier.

-Qu'est-ce que tu nous as préparé Grand Chef ?

Pour la première fois, je voyais Angelo sourire. C'était léger mais sincère.

-Il y a des œufs brouillés et des tartines, affirmait-il en les mettant sur la table. Je ne sais pas ce que vous préfériez alors j'ai aussi fait une tarte au citron et-

-Mais tu t'es réveillé à quelle heure pour faire tout ça ?

-À huit heures.

Je regardais l'horloge. Il était huit heures et demie. J'étais d'ailleurs surpris de voir que je m'étais réveillé aussi tard. Moi qui avait des difficultés à dormir, j'avais dormi comme un loir.
Toutefois, je plissais les yeux en reposant mes yeux sur Angelo.

The Wolf On The LooseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant