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-Rentre chez toi, grognait Cole. Tu es en vacances.

Je ne sais pas si on pouvait vraiment appeler ça des vacances.
Cole remontait ses lunettes sur son nez, soulignant son côté intellectuel. La blouse blanche n'aidait pas non plus à casser cette image.

-Je sais, soufflais-je en faisant tourner mon fauteuil. Mais ça me manque de ne plus venir ici.

-Serafina, soufflait-il désespéré. Tu seras de retour dans trois semaines. Pendant ce temps, tu ne peux pas rester ici.

-Pourquoi ? Je n'ai pas envie de partir.

-N'as-tu pas d'autres préoccupations ?

-Comme ?

-Un mariage à préparer ?

Je m'arrêtais de faire la toupie immédiatement.
Je n'étais pas surprise qu'il soit au courant, étant donné que la dernière fois que j'étais venue, c'était Lino qui m'avait déposée. Il ne s'était sûrement pas gêné pour clamer haut et fort que j'étais son bout de viande.
    Toutefois, Cole ne l'avait jamais mentionné. Pourtant, je savais que ça le pesait. Il ne disait rien mais il n'en pensait pas moins. Après tout, ça faisait des années que nous nous connaissions et nous pouvions affirmer que nous étions proches d'une manière ou d'une autre. Cole était comme un grand frère pour moi et je savais qu'il me considérait pareil. Je pouvais parfaitement comprendre qu'il soit en colère.

-Comptes-tu m'expliquer un jour qui tu es vraiment, Serafina ?

    Je le regardais, l'air impassible. Pourtant, je n'arrivais pas à retenir le léger sourire triste qui s'imposait.
Malgré toute la bonne volonté du monde, je ne pourrais jamais. Jamais. Je ne voulais pas le mettre en danger, lui, qui m'avait sauvée tant de fois.
Cole était la seule personne, en dehors de Gemma et Lia, à qui je pouvais confier ma vie entière en fermant les yeux.

Seulement, il ne faisait pas partie de notre organisation. Une partie de moi voulait tout lui dire mais l'autre me disait que Cole était tout ce qu'il y avait de normal dans ma vie. Quand j'étais avec lui, quand je travaillais, je n'avais plus l'impression de faire partie de la mafia. C'était une illusion qui s'estompait dès que je sortais de l'hôpital mais, le peu de temps dans cette utopie me faisait un bien fou.

-Je suis Serafina. Ça ne suffit pas ? murmurais-je.

    Comme s'il comprenait parfaitement, je voyais les traits de mon ami s'adoucir.
Mon téléphone sonnait et je grimaçais, faisant comprendre à Cole que je devais répondre.

-Désolée, m'excusais-je avant de sortir de la pièce.

    Je voyais qu'il était déçu. Il voulait m'aider, mais je ne lui laissais pas l'occasion. J'espérais qu'il comprenait que ce n'était pas que je ne voulais pas, mais que je ne pouvais pas. Il était hors de question que je le mette en danger pour mon propre égoïsme.

-Oui, Helliot ?

-J'ai ce que vous m'avez demandé.

    J'hochais la tête. Enfin, j'aurais des réponses.

-Rejoins-moi à la maison.

    Lino n'était pas là aujourd'hui, nous pouvions alors utiliser la maison. Nous allions enfin pouvoir parler sans être observés ou écoutés. J'avais tout de même vérifié tous les recoins de la maison, il n'y avait pas de camera ou micro. Mon père allait être déçu de n'avoir aucun os à mâcher.
    Et puis, si Lino voit Helliot, il arrêtera de penser que j'ai un amant et cessera de bouder dans son coin.

The Wolf On The LooseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant