The Wolf On The Loose

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-Tu veux quelque chose à boire ?

Lino me regardait inquiet tandis que je secouais la tête.
J'avais tellement réfléchi que j'avais l'impression que mon cerveau s'était éteint.

-Sera, je commence à m'inquiéter.

Il s'asseyait à mes côtés, sur notre canapé, remettait une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille. Décidément, c'était devenu habituel pour lui.
    Pourtant, après ce que m'avait dit Miran, j'aurais du reculer. Prendre mes distances mais le problème était que je n'y arrivais pas. Je n'y arrivais plus. Et ça me rendait malade.

-Je n'arrive pas moi-même à comprendre ce qu'il se passe, Lino.

    Cette phrase avait un double sens. Je ne parlais pas seulement de Feliciano, mais de nous. « Nous ». Ce mot que j'avais tant haï. Aujourd'hui, je le prononçais sans aucun problème.
    Pourtant, il y a quelques semaines, j'aurais éclaté de rire en pensant à cela. C'était impossible. Lino et moi ? Jamais. Et voila que le hasard faisait bien les choses : je me retrouvais maintenant dans le creux de sa main.

-Est-ce ce qui s'est passé avec Gemma le problème ?

Effectivement. Ça l'était.
Après ce qui s'était passé avec Feliciano, le Conseil s'est réuni. Et évidement, à pris les choses en mains. A l'heure qu'il est, je. e savais toujours pas ce que ça donnait. Feliciano avait été emmené je ne sais où et depuis, aucune nouvelles.

Mais ce n'était pas terminé. Il y avait quelque chose que je devais tiré au clair : ce livre.
J'étais alors partie chez moi. Chez Gemma. Lino était resté dans la voiture, attendant sagement. Il avait insisté pour m'accompagner, surtout après ce qu'il s'était passé avec Feliciano. Mais c'était impossible.

Ce livre était dangereux. Il révélait un passé que certains s'étaient bien gardés de révéler. Et j'étais celle qui l'avait entre les mains.
J'avais eu le temps de le cacher avant que Lino ne me surprenne, mais je me sentais toujours affreusement anxieuse lorsque je l'avais entre les mains. J'étais foutue. Si quelqu'un apprenait que j'avais ça entre les mains, je deviendrais automatiquement une cible. Ainsi, il était hors de question que Lino ne connaisse l'existence de ce livre.

-Serafina ?

Elle était surprise de me voir. Encore plus lorsqu'elle voyait le livre que j'avais entre les mains. Elle en faisait tomber la télécommande de la télévision.

-Où as-tu trouvé ça ?

    L'air sérieux qu'arborait Gemma était inhabituel. C'était celui qu'elle réservait aux histoires de familles.

-Est-ce vraiment la seule question que tu as à poser ?

    Elle ramassait la télécommande qui était encore au sol et la posait sur la table basse en face d'elle.

-Assieds-toi.

    Je m'asseyais à l'autre bout du canapé. Je voulais être proche d'elle mais en même temps, mettre une distance.
    Ainsi, les révélations débutèrent. Je ne m'attendais pas à la voir les yeux brillants. On aurait dit qu'elle voulait pleurer.