The Wolf On The Loose

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Lino

-Donc quoi ? Tu comptes continuer à te comporter comme ça ?

Je ne prenais même pas la peine de lever la tête pour savoir qui c'était.

-Qui t'a laissé entrer ? grognais-je.

Marianno me jugeait clairement à en voir ses sourcils haussés et sa grimace.
De mon côté, je soupirais lourdement avant de tenter de me concentrer à nouveau sur les papiers en face de moi.

-Ça suffit, sifflait-il en tapant ses mains sur mon bureau.

    Je levais les yeux vers lui, agacé.

-Tu vas te bouger, Lino.

-Me bouger à quoi, exactement ?

-Tu sais pertinemment.

    Je posais mon stylo et croisais les bras.

-Non.

    Marianno plissait les yeux. Lui aussi, était sous tension.
    Depuis toute cette histoire, la relation que j'avais avec Marianno était tendue. Le fait que je n'ai pas su agir à temps malgré ses nombreuses mises en garde le mettais hors de lui. Et il avait raison.
    Mais qu'est-ce que je pouvais faire ? Le mal était fait. Il n'y avait plus de retour en arrière et tout ce que je pouvais faire, c'était payer les pots cassés.

-Donc tu comptes rester immobile en attendant qu'elle te pardonne un jour ?

-C'est le plan. Je vais être patient et attendre qu'elle soit prête.

    Alors que j'attrapais une de mes feuilles, Marianno l'arrachait de mes mains et la jetais par terre.

-Tu crois vraiment qu'elle va te pardonner si tu es un fantôme ?

    Je tentais de garder mon calme mais tout ça commençait sérieusement à m'agacer.

-Elle a besoin de temps. Si je suis trop dans ses pattes, elle va se braquer.

-Elle n'a pas besoin de temps, Lino. Tu es dans le déni et t'essaye de te rassurer, tu sais pourquoi ? Parce que tu as peur.

    Je fronçais les sourcils.

-Peur ?

    Marianno hochait la tête et soufflait fortement.

-T'a peur de tout donner pour elle et qu'elle te rejette.

-Quoi ? N'importe qu-

-Tu sais au fond de toi qu'il y a une possibilité qu'elle ne te pardonne pas. Et ce, malgré qu'elle soit la personne la moins rancunière que je connaisse.

    Je regardais Marianno, sans savoir quoi répondre. Je détestais qu'il ait raison comme ça.
    Je préférais ne pas penser à ce scénario. J'avais pensé à toutes les situations possibles mais celui-là, c'était définitivement le pire. J'avais envie qu'elle me pardonne. J'avais besoin qu'elle me pardonne.
Le fait de rester en retrait était le choix le plus sûr. Je ne me mettais pas en danger et à écouter Marianno, ce n'était pas la bonne méthode.

-Bouge-toi, Lino. Le monde continuera de tourner que tu fasses les choses ou non. Mais toi tu resteras bloqué et même point et elle elle avancera sans toi.

     Je me frottais le visage, dépassé.

-Je ne sais pas quoi faire, avouai-je.

-Sois là pour elle.