Chapitre 1 : Réalisation (Ana)

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Une douleur lancinante pulse contre mes tempes, me donnant un affreux mal de crâne.

J'ai l'esprit confus, comme perdu dans un épais brouillard.

Une forte odeur d'humidité, de moisissure et de pisse confondues me saisit, me donnant instantanément la nausée.

J'ai le cœur aux bords des lèvres, l'estomac tout retourné.

Je sens le monde tourner autour de moi, mais je me doute que ce n'est qu'une illusion.

Je n'ai pas encore fait le moindre geste, pas un seul battement de cils.

Je tente d'ouvrir les yeux, mais une vive lumière me les fait refermer aussitôt.

Mes paupières se plissent fortement l'une contre l'autre, s'efforçant de protéger ma rétine contre cette attaque surprise.

Toutefois, ce n'est toujours pas suffisant.

Je tente de les couvrir de mes mains, mais il m'en est impossible.

Elles ne bougent pas, semblant prisonnières d'entraves.

Mais voyons.

Qu'est-ce qu'il se passe ?

Je cligne plusieurs fois des yeux avant d'enfin parvenir à m'habituer à cette forte luminosité, à voir ce qu'il m'entoure.

Et il n'y a pas grand-chose en réalité, pour ne pas dire absolument rien.

Tout ce qui meuble la pièce est la chaise sur laquelle je suis ligotée.

Mes liens maintiennent fermement mes poignets dans mon dos et mes chevilles aux pattes de mon siège.

Une autre passe autour de ma taille, s'emmêlant avec celle de mes mains, me privant ainsi de toute liberté de mouvement.

Je gigote contre la chaise, mon corps étant endolori et engourdi par ma posture.

Mes côtes me font souffrir le martyre et toutes les courbatures qu'ils me restent encore de ma bagarre n'y aide en rien.

Je regarde frénétiquement autour de moi, tentant de comprendre ce qu'il se passe.

Dans quel endroit ai-je donc ouvert les yeux ?

Qu'est-ce que je fais ici ?

Pourquoi suis-je ligotée ?

Je n'y comprends rien.

Je scrute l'intérieur vide et sale de la pièce, cherchant un quelconque indice, la moindre piste susceptible de m'aider dans ma quête de savoir.

Je frisonne dans mon mince t-shirt, l'humidité et la fraîcheur ambiante semblable à celle de l'extérieur me donnant froid.

Est-ce que cette pièce est même isolée ?

J'en doute.

Je soupire en abandonnant finalement, me rendant compte que rien ici ne peut me servir.

Une grande porte en fer me fait face, aucune fenêtre n'habillant les murs et rien ne les couvrant non plus.

Des éclaboussures brunâtres tâchent le sol par endroit, semblables à celles que l'on ferait en trainant ou explosant quelque chose.

Je me penche légèrement en avant afin de tenter d'en identifier la cause, mais me recule vivement lorsque je comprends de quoi il s'agit.

Du sang.

C'est du sang.

Mais où suis-je, *disordine ?

Je me mets à réfléchir avec frénésie, voulant avoir des réponses au plus vite.

Secret d'État 2 (En pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant