Chapitre 11 : Amour persistant ?

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Je la fixe, incapable de faire autre chose.

Elle ne me retourne cependant pas mon regard, concentrant le sien sur cette supposée Rina.

J'essaie de lire ses sentiments, de savoir ce qu'elle peut bien penser, mais rien.

Je ne capte absolument rien.

Son expression est complètement impassible, illisible.

On dirait qu'elle a revêtu un masque de pierre, que ses traits se sont figés en une expression blasée constante.

Pour peu, je l'imaginerais en train de bailler.

Je redirige lentement mon attention sur la cause de la sienne, comparant cette femme à celle qui est venue à ma rencontre quelques semaines plutôt.

La première chose que je constate, c'est l'aura qu'elle dégage.

Elle ne me semble plus si angélique, innocente ou même idiote qu'elle ne me l'a fait croire.

Au contraire, elle me parait désormais mesquine et arrogante, condescendante et prétentieuse.

Voilà enfin son vrai visage, celui qu'elle nous a caché lors de notre première rencontre.

Elle s'est royalement foutue de nous, nous a tous fait tomber dans le panneau.

Mais pourquoi ?

À quoi cela lui a-t-il servie ?

Elle délaisse le duel visuel qu'elle avait entamé avec Ana pour se tourner vers moi, un sourire hautain aux lèvres.

Cher M. Prévost... avec la réputation que vous avez, j'étais persuadée que vous comprendriez mon petit manège. Or, il faut croire que vous ne la méritez peut-être pas, dit-elle, le visage fier.

Je me retiens de crisper la mâchoire, ne voulant pas qu'elle sache l'effet que ses mots ont sur moi.

Si elle sait que cela est si facile de me provoquer, on ne me lâchera plus.

Je me ferai constamment harceler, je n'ai aucun doute là-dessus.

Pourquoi vous être faite passer pour une traductrice ? répliquais-je, ignorant son insulte.

C'était si facile, ricane-t-elle, me faisant grincer des dents. Il m'a suffi de dire à l'entré que je remplaçais M. Gaspard pour que je puisse infiltrer votre manoir. Vous devriez d'ailleurs songer à être plus vigilent au niveau de votre sécurité, c'était un jeu d'enfant.

Je peux sentir le regard de ma garde du corps peser sur moi, mais je n'ai pas besoin de l'observer pour savoir ce qu'il veut dire : je te l'avais dit.

Il a ensuite fallu que je pose des micros dans votre bureau sans que vous ne vous en rendiez compte, ce qui était, encore une fois, beaucoup trop facile, poursuit-elle, gloussant comme une idiote.

Je l'observe en fronçant des sourcils, la jugeant désormais ouvertement.

Comment ais-je bien pu me faire avoir par une femme aussi... dérisoire ?

On dirait une enfant, ou plutôt, qu'elle se comporte comme telle.

Et toi, dit-elle en se tournant soudainement vers Ana, un sourire réjoui aux lèvres. Je ne sais pas si je dois me sentir blessée ou flattée que tu ne m'aies pas reconnue. Tout de même, ne suis-je pas la petite sœur de l'amour de ta vie ? ajoute-t-elle sarcastiquement en roulant des yeux.

L'amour de sa vie ?

Je réprime un froncement de sourcils tout en lui jetant un coup d'œil, son air ennuyé ne l'ayant toujours pas quitté.

Secret d'État 2 (En pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant