Chapitre 22 : Il était une fois... (Noah)

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Avant même que je ne puisse cligner des yeux, il s'avance à grands pas vers elle et la gifle avec violence.

Sa tête se tourne brutalement sur le côté, alors que l'écho de la claque qu'elle s'est prise résonne entre les parois nues du bureau.

Je la regarde fixement, incapable de faire autre chose.

J'aimerais pouvoir couvrir d'insultes ce barbare, tenter d'aller m'assurer qu'elle va bien, mais je ne peux pas.

Je ne peux rien faire.

Pas seulement parce que je suis maintenu prisonnier d'un duo d'enculés légèrement trop musclés pour moi, mais surtout parce qu'elle m'a complètement mis sur le cul.

« J'ai grandi en tant qu'Anastasia Russo »

Russo.

Comment a-t-elle pu me cacher sa véritable identité tout ce temps ?

Pourquoi ce nom me dit-il vaguement quelque chose.

Où ai-je bien pu l'entendre ?

« Laisse-moi te poser une petite question, Noah. Est-ce que tu connais Angelo Russo, par hasard ? »

Angelo Russo.

Les photos.

C'est son père ?

Pourquoi j'ai des images d'un criminel chez moi ?

Depuis combien de temps trainent-elles dans la poussière de cette pièce ?

Que font-elles même là ?

« Tu ne devrais pas t'intéresser à un homme dans son genre. »

« Mais toi tu peux, peut-être ? »

« Moi je ne risque rien à le faire. »

Forcément, étant sa fille, elle est à l'abris de la menace qu'il incarne.

Bien que... il ne semble pas vouloir la protéger des autres.

À ce que j'ai cru comprendre, il n'a toujours pas répondu au chantage que lui a transmis les Black je sais pu quoi.

Il se fiche de la savoir entre leurs mains.

Elle avait beau essayer de n'en rien laisser paraitre, je sais que ça l'a profondément touché d'apprendre cette nouvelle.

Parce que, qu'elle le veuille ou non, il reste son père.

Et cette facilité qu'elle a eu à s'abandonner contre moi voulait dire beaucoup quant à son état psychologique.

Son corps s'est juste relâché contre le mien, tremblant et vulnérable entre mes bras.

Je la sentais à des kilomètres de là où je me trouvais, son esprit perdu dans des songes douloureux auquel je n'avais pas accès.

Tu m'as giflé ? Moi ? Une femme sans défense ? Dis-leur donc de me lâcher que je te règle ton compte, *sporco codarco, crache-t-elle soudainement, une lueur dangereuse étincelant dans ses prunelles.

Il se met doucement à rire, ses yeux pétillant de malice.

C'est bien pour ça que je ne le ferai pas, watashi no utsukushī ōjo. Ce n'est encore que le début de ton calvaire, j'espère que ton cœur est prêt à souffrir.

Elle ne laisse pas la moindre trace de peur transparaitre sur ses traits, se contentant de le défier du regard, de le provoquer.

Comme elle le faisait si bien avec moi.

Secret d'État 2 (En pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant