Chapitre 7 : Aube guerrière (Ana)

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Mon ventre me cri sa faim, son besoin de nourriture.

Toutefois, je ne peux manger.

Pas seulement à cause de mon incapacité à atteindre mon repas, mais aussi à cause du poids qui pèse lourd dans le creux de mon estomac.

La seule idée d'avaler quoi que ce soit suffi pour me donner la nausée, sans oublier bien sûr du tourbillon d'émotions qui se livrent bataille en moi, s'occupant de me tenir éveillée.

J'aimerais pouvoir tout mettre à off, ne plus rien ressentir, sauf que c'est infaisable.

Je suis obligée de supporter mes angoisses n'allant toujours qu'en grandissant, d'endurer le combat qui se joue actuellement entre mon cœur et ma raison.

Parce que d'un côté, je me plais à croire que Raiden m'aime encore, que nous pourrions poursuivre notre histoire là où je l'ai arrêté autrefois.

Alors que de l'autre, je ne peux pas oublier qui il est et tout ce qu'il m'a fait.

Je ne peux pas non plus négliger l'importance du fait qu'il était, est et restera à jamais mon ennemi.

C'est quelque chose qui ne changera jamais, bien que nous ayons essayé par tous les moyens qui soient.

Il m'en a même coûté mon cœur et mon innocence, malgré que j'aie été de nombreuses fois averties à ce sujet.

J'y ai perdu toutes mes désillusions, ouvrant enfin mes yeux sur le monde qu'était l'amour.

Je connaissais la violence, le sang et la souffrance, mais je n'avais jamais connu une douleur telle que celle d'un cœur brisé.

Et j'en avais connu des douleurs, mais jamais comme celle-là.

C'était différent de tout ce que j'avais jusqu'alors connu.

C'est comme si l'on vous détruisait de l'intérieur, que l'on vous enlevait votre raison de vivre.

Vous n'avez plus aucun but, ne trouvez plus de réconfort dans des choses qui vous en apportaient pourtant autrefois.

Les larmes coulent au moindre souvenir, à la moindre chose capable de vous faire rappeler la personne que vous aimer.

J'ai cru que ce serait moins difficile si j'étais celle qui mettait un terme à tout ça, qui le rejetais.

Sauf que j'ai eu tort.

J'en ai longtemps voulu à mon entourage, eux qui espérant tant notre séparation, qui ne se gênaient pas pour dégrader notre couple devant moi.

Ils m'ont tous dit qu'il s'agissait de la meilleure décision à prendre, que j'avais finalement fait le bon choix.

Enfin, cela le semblait pour eux, mais pas pour moi.

Pas pour nous.

On aurait pu faire changer les choses, faire naître une nouvelle ère.

Sauf que rien ne se passe jamais comme dans nos rêves.

Je n'aurais pu vivre un seul jour avec l'homme que j'aimais sans qu'ils ne viennent me harceler, et encore moins fonder une famille avec lui.

Ils nous en auraient empêché jusqu'à leur dernier souffle.

Mais ce n'est pas comme si nous avions réellement réfléchi à notre futur commun, de toute façon.

Nous n'en avions pas vraiment la possibilité, à vrai dire.

Aurions-nous voulu des enfants ?

Une grande maison ?

Un chien ?

Secret d'État 2 (En pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant