J'ai envie de m'éclater la tête contre la porte.
C'est impossible.
Comment peut-il se mettre aussi souvent en travers de ma route ?
J'ai un mouchard sur moi ou quoi ?
Je prends une grande inspiration et me tourne lentement vers lui, bien trop consciente de ses pas qui se précipite dans ma direction.
Nos regards se croisent, le sien paniqué et perplexe se plongeant dans le mien.
— Mais qu'est-ce que tu fais ?! Pourquoi tu vas à l'extérieur ?! Que fais-tu même en dehors de notre chambre ?!
Notre.
Il a dit notre chambre.
Je retiens un frisson et je sais pertinemment que celui-ci n'est pas dû au froid qui gèle mon dos.
Non, celui-ci est empli de dégoût.
Il se plante devant ma personne et m'attire contre lui, refermant la porte derrière moi.
Il soupire en appuyant son front sur le dessus de ma tête, ses bras se resserrant autour de mon corps.
Mon premier réflexe serait d'avoir un mouvement de recul, sauf que je ne peux pas me le permettre.
Pas si près du but.
Il s'éloigne légèrement et écarte une mèche de cheveux de mon visage, avant de m'embrasser tendrement sur le front, exactement comme il le faisait jadis.
Je clos les paupières une seconde pour éviter que mon écœurement ne soit visible sur mon visage, me souvenant de toutes ces fois où il le faisait.
Avant.
Pour me réconforter.
Se réconforter.
Pour me dire bonjour.
Au revoir.
Il le faisait tout le temps.
Il baisse ensuite les yeux pour rencontrer les miens, les scrutant avec attention.
— Tu m'expliques ce que tu t'apprêtais à faire ? me demande-t-il dans un cri, afin que je puisse l'entendre par-dessus l'alarme et les tirs.
— J'allais les surprendre en les attaquant par l'extérieur, lui répondis-je sur le même ton.
Il hausse un sourcil avant de laisser son regard se balader ouvertement sur ma personne, prenant en note chaque blessure, ma posture bancale et ma sale mine.
J'ai envie de lui arracher ses globes oculaires pour qu'il arrête de me dévisager de la sorte, mais je crains de ne devoir me contenter de le faire seulement dans mon imagination.
— Et tu comptais y aller dans ton état ? Alors que tu tiens à peine debout ?
Je me redresse de toute ma hauteur, affiche un air déterminé.
— On ne s'attaque pas à ma famille sans attendre de récidive de ma part, Raiden. Je croyais pourtant que tu le savais.
Un large sourire illumine alors ses traits, me faisant légèrement culpabiliser.
Il croit que je les considère comme ma famille, lui et les Black Dragon.
Sauf qu'il n'y a rien de plus faux.
Je ne fais que le mener en bateau.
Si seulement il savait...
— Je tenais simplement à te l'entendre dire, m'avoue-t-il.
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Secret d'État 2 (En pause)
Lãng mạnC'est l'heure. Ma fin est proche, peut-être même plus que je ne le crois. Mais je sais toutefois qu'il ne me laissera pas le privilège de mourir sans séquelle. Il veut me détruire, m'anéantir. Au même titre de ce que ma famille lui a fait, de...