Chapitre 34 : Alessio

22 3 0
                                    

Le coup part, la balle l'atteint en pleine poitrine, en plein dans son organe vital.

Nos regards toujours liés, il résiste un moment avant de finalement tomber sur le côté, vaincu.

Je reste debout à l'observer, comme figée, spectatrice de mon propre crime.

Je l'ai tué

J'ai tué Raiden.

Je l'ai vraiment fait.

Je prends une grande inspiration, m'efforçant de ne pas laisser mes émotions prendre le dessus.

Je lui jette un dernier coup d'œil, probablement le dernier que je lui accorderai, et tourne les talons.

Adieu, Raiden.

J'essuie prestement ma larme et renifle, me ressaisissant.

Il faut que je rejoigne les miens, rapidement.

J'en assez de cet endroit.

Tout ce que je veux, c'est les retrouver.

Je relève donc la tête, respire un bon coup et tends l'oreille.

Les coups de feu de la fusillade me parviennent immédiatement, seul indicateur de leur position.

Je me mets alors en marche dans cette direction, me guidant à l'aide de mon ouïe.

Seulement, j'ai à peine le temps que de faire quelques pas que je discerne une silhouette dans le noir, me stoppant net dans ma lancée.

Depuis combien de temps est-elle là ?

Comment se fait-il que je ne l'aie pas remarqué plutôt ?

J'ai un brusque mouvement de recul et manque de trébucher, mais retrouve heureusement l'équilibre juste à temps.

Ma maladresse à cependant comme conséquences de réveiller mes douleurs qui s'étaient miraculeusement tues l'espace d'un instant, celles-ci tiraillant mes entrailles et faisant agonisés mes muscles meurtris.

Un gémissement de souffrance m'échappe, alors que ma main libre vient se poser sur mon estomac malmené et que mon visage forme une grimace.

Mon bras armé se lève sur la personne en tremblant de manière incontrôlée, la défiant silencieusement de tenter le moindre geste stupide.

Je n'ai peut-être plus de balle à tirer, mais ça, elle ne le sait pas.

J'observe attentivement l'inconnu se baisser pour poser son arme au sol, le tout d'une lenteur parfaitement calculée.

Il se relève ensuite tout aussi lentement et lève ses mains dans les airs, me montrant par le fait même sa reddition et son envie de coopérer.

Je le regarde avec scepticisme, alors qu'il s'avance doucement vers moi, précautionneux de ne faire aucun geste brusque.

Il s'approche peu à peu de la lumière dans laquelle je baigne, ses traits m'apparaissant plus clairement après chaque pas.

Et rapidement, il me devient facile de dresser un portrait de sa personne.

Carrure assez impressionnante, larges épaules, moins que le 1,80 mètre.

C'est un homme.

Évidemment.

Vêtu d'un cargo militaire et chaussé de bottes noires, il porte une grosse veste de la même couleur qui me semble bien chaude, surmontée d'un gilet par balle.

La tenue de l'Oscuro Inafferrabile.

Ses cheveux me semblent très foncés, ses traits bien découpés et sa manière de bouger familière.

Secret d'État 2 (En pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant