Je me rue dans sa chambre, trop affolé pour penser à frapper, mais également trop inquiet de sa réaction pour ne pas me forcer à ralentir.
Je m'en voudrais toute ma vie si, par ma faute, elle mettait fin à ses jours.
Mon regard scrute frénétiquement la pièce, avide de sa présence.
Il tombe presqu'aussitôt sur elle, sur son corps couché entre les draps pèlent mêlent de son lit.
Je déglutis, la boule au ventre.
Se pourrait-il qu'il soit déjà trop tard ?
Je repousse immédiatement cette idée, avance à pas lent dans sa direction.
— Ana ? l'interpelais-je d'une voix douce.
Aucune réponse.
Je sens ma gorge se serrer, mes émotions prendre le dessus sur ma raison.
Je m'approche davantage, la démarche lourde et bruyante pour éviter de la surprendre.
— Ana ? tentais-je de nouveau.
Toujours rien.
Je m'arrête à côté de son lit, hésitant quant à la toucher.
Et si elle réagit mal ?
Je jette un coup d'œil à la ronde, mon attention s'arrêtant brusquement sur le pot de pilules oublié sur sa table de chevet.
Je m'en empare précautionneusement, comme s'il s'agissait d'une bombe risquant de m'exploser à la figure à tout moment, la trachée soudainement sèche.
Je parcours rapidement l'étiquette des yeux, ceux-ci s'arrêtant un mot en particulier.
Somnifère.
Je vérifie son contenu, me sens immédiatement défaillir.
Il est presque vide...
Je l'abandonne prestement, me penche vers elle.
Je pose une main sur son épaule et la tourne vers moi, son corps m'obéissant bien trop aisément à mon goût.
Son joli visage m'apparait alors, ses traits détendus également.
Je préfèrerais qu'ils soient étirés par la joie, animés par la haine ou même crispés par la douleur.
Je préfèrerais n'importe quoi à ce vide qui alarme mon cœur.
Ses battements s'accélèrent et je sens les larmes me monter aux yeux, mes doigts s'approchant avec appréhension de son cou pour en saisir son pouls.
Il est lent, peut-être même un peu trop.
Qu'est-ce que j'en sais ?
Je prends une grande inspiration, m'efforce de conserver mon calme.
Elle ne peut pas être en train de mourir, c'est impossible.
Elle voulait me parler, pourquoi aurait-elle agit avant même de m'avoir vu ?
Je secoue doucement ses épaules dans l'espoir d'obtenir une réaction de sa part, mais rien.
Elle ne bouge pas, ne pipe pas un mot, me laisse l'agiter comme une poupée.
Repousse-moi, frappe-moi, dis-moi de te lâcher, mais fais quelque chose, putain !
Je me sens paniqué, alors que les secondes s'écoulent et que rien ne se produit.
Serais-je donc arrivé trop tard ?
L'aurais-je perdu avant même de l'avoir ?
La vie d'une femme comme elle ne peut se terminer ainsi.
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Secret d'État 2 (En pause)
Lãng mạnC'est l'heure. Ma fin est proche, peut-être même plus que je ne le crois. Mais je sais toutefois qu'il ne me laissera pas le privilège de mourir sans séquelle. Il veut me détruire, m'anéantir. Au même titre de ce que ma famille lui a fait, de...