Chapitre 26 : Test d'espérance

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Le choc marque ses traits sans qu'il ne fasse quoi que ce soit pour le cacher.

Et puis soudainement, il se détourne de moi.

Ses mains passent vigoureusement sur son visage, alors qu'il s'éloigne.

Il s'arrête devant la baie vitrée derrière son bureau, s'appuie contre le rebord de la fenêtre.

Je me contente de le fixer en silence, ne me doutant que trop bien du tourbillon d'émotions qui doit l'envahir.

Parce que ce n'est pas rien ce que je viens de lui lâcher.

Je viens de lui avouer que je « l'aime » encore et qu'il y avait toujours une possibilité pour lui de m'avoir.

Je viens de sous-entendre que je suis prête à ce que nous poursuivions ce que nous avons commencé il y a un peu moins de 10 ans, à ce que notre rêve d'adolescent devienne enfin réalité.

Je lui donne l'espoir d'un futur avec moi, alors qu'il n'y a rien de plus faux.

Je le manipule, car c'est la seule option qu'il me reste.

Je me sacrifie pour ne pas qu'ils périssent dans le chaos de mon univers.

Parce que c'est ce que c'est encore aujourd'hui, au final.

Mon univers.

La mafia est mon monde et c'est un fait qui ne changera jamais.

C'est quelque chose que nous avons dans nos veines, quelque chose qui reste ancré en soit jusqu'à la fin de notre vie, un boulet à sa cheville.

Il suffit d'y mettre un pied pour s'y retrouver aspirer, pour s'y noyer sans ne plus jamais parvenir à remonter à la surface.

Mon univers.

C'est un milieu vicieux où s'y ternisse même les âmes les plus pures, un endroit sale et sanglant dans lequel s'empilent les cadavres.

C'est un lieu où nul ne peut ressortir vivant, où tous vit constamment avec une cible peinte dans le dos.

Peu on le malheur d'avoir encore une quelconque conscience, mais nombreux sont ceux à l'avoir fait disparaitre depuis longtemps.

Mon univers.

Il est jalonné d'atrocités toutes plus odieuses les unes que les autres, de criminels allant à l'esprit tordu jusqu'aux psychopathes.

C'est un arc-en-ciel fait de noir et de gris où aucune couleur n'a suffisamment de courage pour venir l'égailler.

Même la nuit la plus sombre ne peut rivaliser avec la noirceur de nos méfaits, même Morphée ne souhaite plus nous accueillir dans son antre.

Mon univers.

Voilà ce dans quoi j'ai vécu et grandi, l'endroit où je suis née.

Et je ne peux rien n'y faire.

Parce qu'on ne change pas l'inchangeable, on ne peut qu'en modifier certains aspects.

Une soudaine agitation ramène mon attention sur Raiden, celui-ci semblant énumérer tous les jurons qu'il connaisse en marchant de long en large dans la pièce.

Il tire ses cheveux de tous côtés avec le regard perdu droit devant lui, ne paraissant plus avoir la moindre conscience du monde qui l'entoure.

Subitement, il se tourne face à son bureau, le fixant d'un regard que je ne pourrais décrire.

Il s'y avance d'une démarche lourde et rapide, le débarrassant d'un geste brusque de tout ce qu'il contenait.

Je souffle en l'observant faire, alors qu'un hoquet apeuré jaillit dans mon dos et que je croise mes bras sur ma poitrine.

Secret d'État 2 (En pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant