Chapitre 35 : Appels harcelants (Noah)

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L'avion a décollé depuis plusieurs heures déjà, mais j'ai su entre les branches que le vol allait en durer 11, si tout se passait bien évidemment comme prévu.

11 putain d'heures coincé avec de parfaits inconnus que je méprise, c'est parfait.

Et toutes ces personnes, elles travaillent pour l'homme qui a tué mon père.

Pire encore, elles dépendent de celui qui a ruiné mon existence.

Ça me dégoûte.

Je ne comprends pas comment ces types peuvent accepter d'être associé à un être tel que lui.

Risquer leur vie, alors qu'il est tranquillement assis dans son chez soi à simplement attendre de leurs nouvelles...

Je trouve ça d'un ridicule.

J'aurais honte à sa place.

Je sens un millième regard pesé sur ma personne, cette fois-ci suppliant et désespéré.

Joe.

Je retiens un soupir d'agacement et l'ignore, n'ayant aucune envie de lui parler.

Il m'a caché la vérité sur la mort de mon père ainsi que sa quête de vengeance et n'a jamais daigné m'en glisser le moindre mot.

Il ne mérite pas mon attention.

Pour l'instant, du moins.

Et puis, je préfère me calmer avant de lui adresser la parole, je n'aimerais pas lui dire quelque chose que je regretterai par la suite.

Je laisse mes yeux se balader sur ce qu'il m'entoure, détaillant probablement pour la centième fois l'intérieur de ce maudit jet.

Spacieux et classe, tout est dans des teintes de noir, de gris ou de beige.

Auparavant assis sur l'un des grands canapés, je me suis déplacé sur un siège solitaire.

Devant la porte de la chambre.

Je n'ai pas pu m'en empêcher.

Au début, il m'arrivait d'entendre des bribes de conversations.

Mais depuis quelques heures, plus rien.

J'observe à la dérober les trois sièges qui m'entourent, le chef de police et sa femme dormant sur ceux en face de moi, alors que mon gouverneur a décidé de s'installer à ma gauche.

Mathilda a pour sa part choisie de piquer un somme sur l'un des divans, trois mafieux discutant tranquillement sur celui devant elle.

Les deux autres regardent le paysage défiler depuis d'autres sièges identiques aux nôtres, deux fauteuils restant donc vacants.

La porte de la chambre s'ouvre doucement sur ma gauche, me faisant lever la tête en direction de la personne qui en sort.

Alessio.

Le frère d'Ana.

Je me souviens qu'elle m'ait parlé de lui.

Très peu, mais elle l'a tout de même fait.

Il ferme avec précaution le battant derrière lui, s'efforçant de rester le plus silencieux possible.

Je l'examine attentivement, alors qu'il passe devant moi sans un regard dans ma direction, cherchant pendant ce temps une quelconque similitude entre lui et sa sœur.

Physiquement, je ne vois rien.

Ils n'ont pas la même couleur d'iris ou de cheveux et ils sont loin d'être la même grandeur ou de partager une carrure similaire.

Secret d'État 2 (En pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant