Perdue dans mes pensées, je sens à peine l'attention soutenue que me porte Noah.
Pour tout dire, j'essaie de l'ignorer au maximum.
Même si ce n'est pas très évident, je n'ai pas le choix.
Je fais ça pour son bien, comme pour le mien.
Ma santé mentale tout comme celle de mon cœur en dépendent.
La vie d'innocents repose sur mes épaules, ne me donnant pas droit à l'erreur.
Je n'ai plus ce privilège depuis un bon moment, maintenant.
— Ana ?
Je fais comme si je ne l'avais pas entendu, mon regard fixant durement la table d'outils divers.
Comment ai-je pu ne pas la reconnaitre ?
Comment se fait-il que j'aie pu me faire avoir de la sorte ?
C'est Rina Nukamura, disordine !
Sa putain de sœur !
Je suis tellement en colère.
J'en veux à Raiden pour m'avoir fait ce coup-là, à sa sœur qui continue à me prendre de haut, mais surtout, à moi-même.
Parce que j'aurais dû m'en rendre compte.
Oh, combien je l'aurais dû.
Puisqu'à présent, le jeu vient de changer.
Il nous a écouter, sait des choses dont il ne devrait pas connaitre l'existence.
Cela lui procure un avantage supplémentaire, un avantage que nous n'avons pas.
Disordine, nous n'avons rien.
— Ana ? répète-t-il avec plus d'insistance, me faisant immédiatement penser à mon ex.
Je continue de faire la sourde oreille, me reconcentrant sur ce revirement de situation.
Parce que ce n'était pas prévu.
Je n'avais pas envisagé qu'ils nous mettent sur écoute, que Rina revienne dans le décor.
Que faisait-elle même à nous parler dans une salle de torture ?
Son père ne l'a jamais laissé interagir avec des captifs depuis son erreur des plus catastrophiques.
Pourquoi maintenant ?
Parce que c'est de moi dont il est question ?
Impossible.
Je suis capable de la faire enrager en moins de deux minutes et de déclencher une bagarre dont elle ressort toujours ensanglantée.
Ils le savent tous.
Je doute donc qu'ils se seraient risqués à nous mettre dans la même pièce, même si je suis ligotée.
Peut-être s'est-elle améliorée ?
Non, j'en ai encore eu la preuve tout à l'heure.
— Ana !
— Non, rétorquais-je sèchement, ma voix forte et dure.
Pourquoi ne peut-il pas me laisser tranquille ?
Ne comprend-t-il pas que nous sommes en terrain ennemi ?
Que nous devrions nous parler le moins possible ?
Bien sûr que non, visiblement.
— Putain, mais tu vas me regarder à la fin ?! me demande-t-il avec énervement, commençant sérieusement à s'impatienter.
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Secret d'État 2 (En pause)
RomanceC'est l'heure. Ma fin est proche, peut-être même plus que je ne le crois. Mais je sais toutefois qu'il ne me laissera pas le privilège de mourir sans séquelle. Il veut me détruire, m'anéantir. Au même titre de ce que ma famille lui a fait, de...