Chapitre 17 : Haine profonde

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Je m'extirpe de son étreinte, marchant d'un pas déterminé en direction de la grosse porte en fer.

Je charge d'un geste mécanique le silencieux que je tiens toujours entre mes mains, me préparant à dégager le passage.

Je jette un coup d'œil à Noah derrière moi, son hochement de tête me confirmant qu'il est prêt.

Aussitôt, Je tends le bras en direction de la serrure et appuie sur la gâchette.

Un boum beaucoup trop fort à mon goût retentit, laissant le battant s'ouvrir en un grincement.

Je m'approche d'une démarche prudente, le repoussant du bout de mon pied.

Je laisse quelques secondes s'écouler avant de sortir précautionneusement mon visage par l'embrasure, vérifiant les environs.

La voie est libre.

Mais pour combien de temps encore ?

Je secoue la tête, repoussant cette pensée.

Je dois nous faire sortir d'ici au plus vite.

Je n'ai pas le luxe de me permettre de telles réflexions.

Je fais signe de la main au milliardaire pour qu'il s'approche, celui-ci comprenant donc qu'il n'y a aucun danger à l'horizon.

Une fois à proximité, je me tourne vers lui, le regardant avec sérieux et gravité.

Tu restes toujours derrière moi et suis mes ordres à la lettre, compris ? Ne tente rien si je ne te le dis pas, c'est tout ce qu'ils veulent.

Il se contente d'hocher la tête en guise de réponse, mon attention se retournant rapidement en direction du long couloir vide qui me fait face.

Et puis, après une profonde inspiration, je m'y engage.

Noah

Je la suis dans le silence, retenant presque ma respiration.

J'examine avec minutie les alentours, tâchant de me faire oublier ce que nous sommes actuellement en train de faire.

Les murs sont gris et ternes, faits de béton.

Je m'y appuie quelques fois pour conserver mon équilibre, laissant leur froideur pénétrer ma paume et me faire frissonner.

Il m'arrive même de grimacer par moment, mes blessures me faisant un mal de chien.

Les ampoules au-dessus de nous illuminent étonnamment d'un très fort éclairage, m'aveuglant presque si je les fixe trop longtemps.

Un étroit escalier trône au bout de l'aller, quelques portes la bordant ici et là.

Je laisse mes prunelles retrouver de nouveau la chevelure cendrée d'Ana, celle-ci se balançant fluidement à chacun de ses pas silencieux.

Elle se tourne soudainement vers moi, me fusillant du regard.

Fais moins de bruit, idiot. On croirait qu'un éléphant m'accompagne, chuchote-t-elle à peine suffisamment fort pour que je puisse l'entendre.

Elle se retourne sans attendre de réponse de ma part, poursuivant son chemin, alors que je fronce des sourcils.

Un éléphant ?

Mais elle se fiche de moi, là ?

J'essaie depuis tout à l'heure d'être le plus silencieux possible !

Elle veut que je me mette à voler ou quoi ?

Je me retiens de soupirer pour ne pas avoir à subir son regard meurtrier de nouveau, mais également parce que je sais qu'elle est à cran.

Secret d'État 2 (En pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant