Chapitre un

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Shady

La petite musique de mon réveil matin me réveille et je l'éteins d'un geste las. Je me redresse en position assise, étire mes muscles douloureux et je me lève doucement de mon lit. Une fois debout, je fais mon lit pour ne pas me faire réprimander et je me dirige vers mon armoire qui est de l'autre côté de ma chambre. Je prends un t-shirt, un jean et une veste grise avec deux bandes noires, un peu grande pour moi. J'attrape, en passant devant ma table de chevet qui est à côté de ma porte et de mon lit, un caleçon et une paire de chaussettes. J'ouvre la porte de ma chambre et sors, en ne faisant aucun bruit. Je traverse le couloir , étant donné que la salle de bain est devant ma chambre, encore plongé dans le noir; Je m'enferme rapidement dans la salle de bain et je pose mes vêtements sur le comptoir de celle-ci. Je me déshabille et je dépose mon pyjama. J'entre dans la douche et je laisse l'eau ruisseler sur mon corps.

Je sors de celle-ci après avoir passé cinq minutes à me laver et à me rincer. La première chose que je vois en sortant de la douche, le reflet de mon corps meurtri... Du haut de mes bras jusqu'à mes chevilles, des hématomes recouvrent mon corps, extrêmement pâle et maigre. Je détourne mes yeux du miroir et je prends ma serviette pour m'essuyer. Je m'habille de mes vêtements que j'ai pris plus tôt et je m'assure que toutes mes blessures noirâtres soient bien cachées. Je passe ma main dans mes cheveux basanés pour les replacer un minimum. J'ai toujours voulu me les teindre en rose, mais je sais que mon père me verrait encore plus comme l'opprobre de la famille, cette pensée me glace le sang... Je me regarde dans les yeux, mes yeux céruléen. Les mêmes que ma mère...

Un violent coup s'abat contre la porte de la salle de bain, ce qui me fait sursauter. Ma respiration reste bloquée dans ma gorge. J'ai pris trop de temps...

<< Shady!, cri mon géniteur à travers la porte. Sors maintenant! >>

Je prends mon pyjama et je sors de la salle de bain, terrifié. À peine ai-je mis un pied hors de celle-ci que je me fait pousser par lui. Mon dos claque violemment avec le mur à côté de la porte de la salle d'eau et je pars dans ma chambre avant de recevoir un autre horion. Je pose mon pyjama dans ma table de chevet et je prends mon cellulaire ainsi que mes écouteurs. Je vais, ensuite, réveiller mon frère pour qu'il se prépare pendant que je fais son lunch pour le midi.

J'entre dans la chambre de mon petit frère, Laël et je m'approche de lui. Son lit est au bout de la chambre. Je caresse ses doux cheveux ébène en lui disant tout bas de se réveiller. Il ouvre tranquillement ses yeux gris bleutés. Il me sourit et je lui rends. La seule chose qui me permette de survivre, c'est mon petit frère. Même si chaque jour qui passe, ça devient de plus en plus compliqué.

Une fois le lunch prêt et mon frère habillé, j'aide celui-ci à mettre son sac sur son dos et je fais de même avec le mien. Par chance, nous sortons de la maison avant que mon père ne sorte de la douche. Je marche à côté de Laël pour aller le porter à son école primaire. Il vient de commencer la maternelle et ça me rassure de le savoir autre qu'avec mon père qui ne travaille presque pas et qui passe ses journées entières à boire de l'alcool.

Après avoir marché une dizaine de minutes, nous arrivons devant son école où j'y ai passé mes sept premières années d'apprentissages.

<< Passe une bonne journée, Laël, dis-je en me penchant pour être à sa hauteur.

- Toi aussi, Dydy!, dit-il en me prenant dans ses bras. >>

Je le serre contre moi et je lui dis '' Au revoir ''. Je trace ma route vers ma propre école en enfonçant mes écouteurs dans mes oreilles et je monte le son pour faire en sorte que je n'entende plus les voitures qui passent à côté de moi. Être dans ma bulle, loin de tout... Je ne pense plus à rien, ni à mon père, ni à mon frère et ni mes problèmes à l'école.

Des malheurs à des bonheursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant