Des malheurs à des bonheurs

Chapitre trois

Shady

Le premier cours vient de se terminer et je sors rapidement pour essayer de ne croiser personne. Ma musique dans les oreilles, je marche jusqu'à mon casier. Je range mes affaires et je regarde l'arrière de mon agenda pour savoir en quelle matière je vais. Histoire... Je referme mon casier et je file à mon prochain cours aussi vite que j'en étais sorti. Malheureusement, je rencontre ces personnes qui n'arrêtent pas de m'insulter depuis qu'ils savent que je suis gay. Je fais ce qu'ils veulent pour qu'ils n'aillent pas tout raconter à tout le monde et que ça remonte aux oreilles de mon géniteur. Parce que si celui-ci le savait, il me battrait à mort! Ils donnent un coup dans les cahiers que je tenais et ceux-ci s'écrasent sur le sol.

<< Petit Pédé, dégage du chemin, dit un des quatre garçons. >>

Obéissant, je fais ce qu'ils demandent, et je me colle au mur pour être certain qu'ils ne me frappent pas.

<< C'est bien, petit chien!, rit-ils ensembles. >>

Je baisse la tête et ils passent leur chemin sans rien me demander de plus. Je soupire de soulagement et je ramasse mes cahiers.

La cloche annonçant l'heure de lunch sonne et comme j'en ai l'habitude depuis que je suis seul, je vais à la cafétéria, non pas pour manger, mais pour faire mes devoirs que j'ai reçu en avant-midi. J'ai l'habitude de ne manger qu'un repas par jour et même que des fois je ne mange pas pendant des jours... Je n'ai même plus faim en début de journée, je suis habitué, maintenant... Je sors mon devoir que j'ai eu en français et je commence à le faire.

Je le finis rapidement et je le range dans mon sac. Je regarde ensuite mon prochain cours. Mathématique et mon dernier cours est... Éducation physique... Je fais une petite grimace. Je me souviens de l'année passée, c'était difficile de suivre le cours quand votre père venait de vous battre. Le professeur m'avait demandé de retirer ma veste, parce que l'on allait courir dehors, au gros soleil. J'aurais voulu l'enlever cette satanée veste, mais impossible quand tout ton corps est recouvert de bleu...

Je secoue la tête et je prends mon sac que je mets ensuite sur mon dos. Je me lève et une fois debout, je vois un garçon que j'ai déjà vu dans mon cours de ce matin, qui me regarde. Un grand mec, musclés, cheveux châtains, yeux bruns et sûrement hétéro. Il s'appelle Macéo, je l'ai su juste cette année, parce qu'il est dans certaines de mes classes comme le cours de français et en histoire. La première fois que je l'ai vu, je venais d'arriver ici, au secondaire. Toutes les filles parlaient de lui, mais je n'avais jamais entendu son prénom. C'était '' Le mec le plus beau de l'école! '' selon les dires des filles.

Je baisse la tête et pars en vitesse pour aller chercher mes cahiers pour le prochain cours.

Le cours mathématique finis, je vais me changer, parce que je ne veux pas être insulter de voyeur, parce que je suis gay... Chaque pas que je fais est en rythme avec la musique que je n'arrête pas d'écouter en boucle. J'adore la musique! Je dépasse plusieurs personnes, parce qu'ils marchent plus lentement qu'une tortue. Je déteste ces gens, ça me frustre et je ne pourrais pas vous donner une raison valable. Peut-être ai-je seulement besoin de passer ma colère que j'ai envers mon père envers des personnes que je ne connais pas? Je ne sais pas...

Enfin arrivé dans les vestiaires des garçons, je me dirige dans une cabine que je barre. Je pose mon sac au sol et l'ouvre. J'enlève ma veste que j'accroche sur le crochet qui est sur la porte et j'enlève mon chandail que je mets dans mon sac. Je cherche rapidement mon chandail, j'en garde toujours un propre pour ne pas avoir de retenue. Je le mets ainsi que ma veste sans oublier de mettre du déodorant.

Une fois avoir fini ça, je sors de la cabine et j'ouvre un casier pour mettre mon sac à l'intérieur de celui-ci. Je prends mon cadenas et je cadenasse mon casier. Je sors des vestiaires juste à temps, parce que la gang de garçons vient d'arriver pour aller se changer.

L'école vient de se terminer et je me rends dans les vestiaires pour reprendre mon sac pour ensuite partir chercher mon frère qui doit m'attendre à l'école.

Après avoir programmé ma musique, je sors de l'école et je marche de bon train jusqu'à l'école de mon frangin.

Je ne sais pas ce que je ferais si je ne pouvais plus écouter ma musique... C'est comme un moyen de penser à autre chose, de ne plus être au moment présent, même si tout revient à l'instant même que je la retire.

Je vois mon frère dire au revoir à la surveillante et il vient vers moi. J'enlève uniquement un écouteur et je demande à mon frère comment a été sa journée.

Je suis devant la porte de ma maison et avant d'entrer à l'intérieur de celle-ci, j'arrête ma musique et expire un grand coup. J'ouvre la porte, j'enlève mes chaussures et je vais directement dans ma chambre.

Vers l'heure de souper, j'entends mon père crier et mon frère pleurer. Je me précipite hors de ma chambre et me dépêche d'aller voir ce qu'il se passe.

Je vois mon père, une bière à la main, qui crie sur mon frère sur je ne sais quoi. Mon frère se tourne vers moi en me voyant et vient vers moi.

<< Dydy... dit Laël. J'ai peur... >>

Je dis à mon frère d'aller m'attendre dans sa chambre qui est en diagonale de la mienne et je me retourne vers mon père qui me regarde avec énormément de haine. Il lance sa bouteille de verre sur le sol, à mes pieds qui ne sont protégés que par mes chaussettes. Je retiens une grimace de douleur quand je sens quelques morceaux passer à travers cette " protection ". Je recule quand celui-ci fait un pas dans ma direction. Faisant enfoncer les morceaux plus profondément. Cependant, il m'agrippe fermement le bras et me rapproche de son visage.

<< Je te déteste!, me crache-t-il au visage avant de me lâcher.