Des malheurs à des bonheurs

Chapitre trente-deux

Shady

Je me sens extrêmement seul dans cette chambre d'hôpital. Les médecins m'ont dit que je pourrais sortir aujourd'hui et même s'il auraient jugé bon de me garder encore un peu, j'aurais tout fais pour pouvoir partir de ce trou... En restant seul, je me plonge dans mes pensées... Horribles, comme heureuse. Les fois où nous allions voir ma mère à l'hôpital... Ou quand j'ai appris que Macéo m'aimait... Je lui est avoué mon amour en prenant mon courage à deux mains.

Je souffle, je veux me lever ou juste changer de position... Je suis épuisé de ne pas bouger. Cependant, le médecin m'a dit que je n'arriverais pas à marcher seul... J'essaye tout de même et je remarque qu'il avait raison... Je prends la chaise à côté du lit et je me lève à l'aide de celle-ci. Je la pousse pour aller vers la fenêtre et je m'assis sur elle. Je regarde le paysage... J'aimerais écouter ma musique... Ou avoir les bras de Macéo...

Les heures passent incroyablement lentement quand j'entends la porte s'ouvrir. Je me tourne, je vois Macéo et je me met à rougir.

<< Sa-salut...

- Salut, dit-il en s'asseyant sur mon lit. Alors.... Tu sais si tu peux sortir ou pas?

- Ils m'ont dit que oui, dis-je et je ne peux m'empêcher de lancer échapper cette phrase. De toute façon, je n'aurais pas voulu passer plus de temps ici...

- Hm..., fit Macéo. >>

Il me regarde et j'essaye de me lever.

<< Tu veux de l'aide?, propose t-il..

- Ça va aller, dis-je en commençant à marcher vers lui. >>

Je ne veux pas passer pour un boulet... Malheureusement, en marchant vers lui, avec difficulté, je tombe sur lui. Il me rattrape et je me crispe un peu.

<< Merci d'avoir veillé sur mon petit frère, dis-je.

- Ça m'a fait plaisir, dit-il en me serrant dans ses bras.

- Je-, commençais-je mais la porte s'ouvre.

- Dydy!, cri mon petit frère en entrant.

- Salut toi, dis-je en m'asseyant correctement sur le lit. >>

Nous avons parlé cinq bonnes minutes avant que la mère de Macéo ne rentre dans la chambre.

<< Nous pouvons y aller, lance t-elle. >>

Je saute de joie, façon de parler comme je ne peux pas marcher... Enfin avec difficulté. Macéo m'aide donc à marcher jusqu'à leur voiture et je respire de nouveau l'air frais. J'arrête tout mouvement, levant le regard vers le ciel rosé et je prends une grande respiration. Je frissonne, car il fait froid malgré le manteau qu'ils ont apporté.

Tout d'un coup, la neige se met à tomber. Un sourire se dessine sur mon visage. J'ai toujours aimé la neige... Ma mère nous amenait souvent faire des promenades ou des bonhommes de neiges avec mon frère qui n'avait seulement trois ans.

Enfin arrivé au chaud dans la grande maison de Macéo, je ne me tanne pas de regarder la neige tomber du ciel. De ressasser le passé de ces deux dernières semaines....

Est-ce que je vais à nouveau pouvoir me laisser toucher par quelqu'un sans me crisper et avoir peur?

<< Shady? >>

Je me tourne vers la voix féminine.

<< Hm?

- J'ai dû appeler le policier comme tu t'es réveillé et il m'a demandé si tu préfères lui parler aujourd'hui ou demain matin?, demande t-elle. >>

Jamais? C'est possible comme réponse? Je sais bien que je dois déposer plainte contre mon père, mais... Je me triture les doigts. Ce soir ou demain matin, ça revient au même, alors...

<< Ce soir, dis-je.

- D'accord. >>

Elle me sourit doucement avant de repartir avec le téléphone en main. Laël et Macéo qui sont assis à côté de moi, regardent la télévision. Je regarde Macéo du coin de l'œil et je vois celui-ci me regarder. J'écarquille les yeux en rougissant.

<< Tu es sûr que ça va aller?, me demande-t-il.

- Ou-Ouais, dis-je.

- Moi aussi, j'ai dû parler avec le policier, lance mon frère.

- Ouais?, dis-je.

- Oui, dit-il. Mais Macéo était avec moi, alors c'était plus rassurant! >>

Ça veut dire que Macéo sait tout ce qu'il s'est passé? Mon frère a dû mentionner à la police que j'étais absent le soir et j'ai dit que j'étais chez Macéo, mais il sait que c'est faux...

Est-ce qu'il se doute de quelques choses? Est-ce qu'il sait à quel point mon corps est souillé... Sale, horrible... Je ne le mérite pas... Je lui ai dit que je l'aimais, mais je ne mérite pas Macéo. Je détourne la tête et regarde à nouveau dehors pour ne pas qu'il voit mes larmes emplir mes yeux.

De toute façon, pourquoi voudrait-il d'un gamin brisé, mentalement et physiquement?