Des malheurs à des bonheurs

Chapitre quatorze

Macéo

Une fois que je reviens dans le salon, après avoir été porter la trousse de soin dans la salle de bain. Je vois Shady dormir sur le canapé et il tremble un peu, alors je lui met une petite couverture sur lui et je m'assois à ses côtés, tout en réfléchissant.

Comment a-t-il pu supporter cette douleur au ventre pendant deux jours? Son ventre est carément noir! Putain... Je soupire. Si je veux l'aider, il faut que je reste avec lui... Mais il ne voudra jamais! Il n'aura pas le choix, de toute façon, il faut faire notre communication orale!

C'est une heure et demie plus tard, que j'entends Shady couiner et je le vois trembler. Il tremble violemment alors je me lève et me mets face à lui. Je pose mes mains sur ses épaules et je le secoue doucement. Il se réveille et regarde autour de lui, perdu.

<< Ça va?, lui demandais-je inquiet de le voir si paniqué et perdu.

- Je..., commence t-il mais il continu de regarder autour de lui. >>

Sa respiration se met à aller beaucoup plus vite.

<< Qu'est-ce qui se passe, Shady?, dis-je doucement et il se tourne enfin vers moi.

- Lai-Laisse moi retourner à l'école, me dit-il en me regardant dans les yeux.

- Mais, commençais-je mais il me coupe la parole.

- S'il-te-plait, me supplie t-il et je me sens vraiment mal de le voir comme ça. >>

Je soupire doucement.

<< Tu ne peux plus, il est trop tard, annonçais-je et des larmes coulent sur ses joues. Ne pleure pas, Shady. >>

Je pose mes mains sur celles-ci.

<< Pourquoi pleures-tu?, lui demandais-je ne comprenant pas pourquoi il s'inquiétait autant.

- Il est quelle heure?, me demande-t-il.

- Euh... Quinze heure et quarante, dis-je . >>

Il reste quelques minutes dans une sorte de transe, mais il en sort, parce que son téléphone se met à sonner. C'est les mains tremblantes qu'il répond. Qui est-ce, Shady?, me demandais-je à moi-même.

<< Sal, commence t-il sa conversation.

-...

- Je me suis blessé et, dit-il et il a l'air effrayé.

-...

- Je vais aller cher-chercher La, dit-il en bégayant.

-...

Il tremble et me regarde.

<< Je dois y aller, me dit-il. >>

Il essaye de se lever, mais je me lève plus vite que lui et je le prends dans mes bras. Il tente de se dégager, mais je le retiens.

<< Lâche-moi, je dois y aller, me dit-il en essayant encore de se dégager de mes bras.

- Je ne sais pas ce qui se passe dans ta vie pour que tu ailles aussi mal, mais je te promet de t'aider, lui fis-je la promesse. >>

Il se remet à pleurer, il s'agrippe à mon t-shirt et colle son front contre mon haut du torse. Je le sers fort et je pose ma tête sur son épaule. Shady fait une tête de moins que moi, il est tout petit.

Mon cœur bat plus fort dans ma poitrine, beaucoup plus fort et plus vite.

Shady se calme après plusieurs minutes et je remarque qu'il n'est pas juste petit, mais il est très mince. Beaucoup trop mince pour quelqu'un de son âge... Est-ce qu'il mange bien chez lui? Il ne mange jamais à l'école, est-ce un rapport?

<< Tu as faim?, lui demandais-je sans vraiment avoir réfléchi.

- Euh... Et bien, un peu, dit-il en rougissant violemment parce que j'étais encore tout près de son oreille. Mais je dois y aller! Mon père m'attends à la maison et ne va tolérer aucun retard! >>

Il recommence doucement à trembler.

<< Tu mangeras en route, dis-je en me reculant lentement de son petit corps.

- D'ac-D'accord, dit-il en baissant la tête.

- Viens, je vais te faire un sandwich, dis-je en prenant sa main dans la mienne pour l'attirer dans la cuisine. >>

Je sors alors tout ce dont j'ai besoin et je lui prépare un sandwich digne de ce nom et rapidement, pour lui éviter un minimum de problème. Je lui tends et il l'attrape doucement.

<< Merci, dit-il en regardant la nourriture dans ses mains. >>

Il relève la tête rapidement et me regarde.

<< Dit... Tu pourrais aller chercher mon frère à l'école?, me demande-t-il en me suppliant d'accepter du regard.

- Bien sûr!, lançais-je. Allons'y. >>

Il hoche la tête pour accepter et nous sortons de chez moi. Nous marchons calmement, parce qu'il a encore mal au ventre et il mange son repas.

Rendus à l'école, nous nous séparons, après un dernier aurevoir et remerciement de sa part.

La cloche de la petite école retentit, une quinzaine de minutes plus tard, et je vois Laël sortir.