Chapitre treize

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Shady

J'ai honte, terriblement honte de moi, mon corps... Il m'a vu pleurer, il m'a accompagné jusqu'à l'école de mon frère, il a vu mon horrible ventre et il m'a même soigné... Il est dégoûté de moi... Je me recroqueville sur moi même. J'ai froid, j'ai mal, j'ai faim et je suis fatigué...

<< Pourquoi n'étais-tu pas à l'école, cette après-midi!?, cri mon père.

- Je... Je m'excuse..., dis-je avec peur.

- Je ne te paye pas l'école pour que tu n'ailles pas dans tes cours!, hurle-t-il en s'approchant de moi.

- Je-je vais les reprendre, dis-je en tremblant. Je ne rat-raterais plus aucun cours. >>

Il me prend par les épaules et me secoue violemment.

<< Shady! Shady, réveille-toi! >>

- Tu n'es qu'un imbécile!, dit-il en colère. Je te déteste!

- Shady... Réveille-toi >>

J'ouvre mes yeux en sursaut et regarde autour de moi, paniqué. Je vois Macéo en face de moi, ses mains sur mes épaules.

<< Ça va?, demande-t-il.

- Je..., dis-je en regardant autour. >>

Où est mon père? Où suis-je? Ma respiration s'accélère.

<< Qu'est-ce qui se passe, Shady?, sa douce voix me parvient et je me calme doucement.

- Lai-Laisse moi retourner à l'école, dis-je en le regardant dans les yeux.

- Mais, commence-t-il.

- S'il-te-plait, le suppliais-je les larme aux yeux. >>

Je ne veux pas que mon père le sache... Il va me faire mal, vraiment mal...

<< Tu ne peux plus, il est trop tard, annonce t-il et je sens mes larmes rouler sur mes joues. Ne pleure pas, Shady. >>

Il pose ses mains sur mes joues.

<< Pourquoi pleures-tu?, me demande-t-il.

- Il est quelle heure?, le questionnais-je en passant outre sa question.

- Euh... Quinze heure et quarante, dit-il. >>

Il reste une quinzaine de minutes à mon dernier cours... Mon père à du recevoir un appel de l'école... Il le sait... Il ne m'a pas encore téléphoné? Peut-être que j'ai une chance de m'en sauver! Peut-être que je vais éviter les coups de mon père! Peut-être vais-je enfin passer une soirée de répit! Peut-être que... Mon téléphone se met à sonner et tous mes espoirs tombent à l'eau. Je prends mon téléphone qui est dans ma poche et je vois le seul nom de mon répertoire: Papa.

Tremblant, je réponds et j'apporte le téléphone à mon oreille.

<< Sal', commençais-je.

- Tu es où, espèce de petit con!?, hurle mon père.

- Je me suis blessé et..., dis-je mais je savais que ça n'allait pas marcher et qu'il allait me battre...

- Je m'en câlice! Reviens tout de suite à la maison!

- Je vais aller cher-chercher Lael, dis-je avant de me faire couper.

- J'ai dit: Tout. De. Suite!, cri t-il en raccrochant. >>

Je tremble et je regarde Macéo. Je dois partir...

<< Je dois y aller, dis-je à Macéo. >>

J'essaye de me lever, mais je suis bloqué par deux bras et un torse. Je tente de me dégager des bras de Macéo.

<< Lâche-moi, je dois y aller, dis-je en le repoussant.

- Je ne sais pas ce qui se passe dans ta vie pour que tu ailles aussi mal, mais je te promet de t'aider, me fait-il la promesse. >>

Et c'est à ce moment que je me remets à pleurer. Je m'agrippe à son chandail et colle mon front contre le haut de son torse.

Sans vraiment savoir pourquoi, à cette phrase, mon cœur s'est mit à battre plus rapidement.

Des malheurs à des bonheursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant