Des malheurs à des bonheurs

Chapitre six

Macéo

J'arrive en classe de français et mon regard rencontre celui de Shady. On se regarde dans les yeux quelques secondes, mais il les baissent aussitôt. Je remarque un gaze sur sa joue gauche et sans savoir pourquoi, je me sens coupable.

Je m'installe à ma place avec mes meilleurs amis. Quelques élèves parlent en attendant le professeur, mais Shady reste seul et ne parle à personne. Il est comme dans sa bulle, perdu dans un autre monde...

Le professeur de français arrive et nous explique ce que nous allons faire aujourd'hui. Quand il annonce qu'il y aura un oral à faire, les élèves émettent des plaintes.

<< Cela va se faire en équipe de deux, pas plus, dit-il. Vous devrez parler d'un roman de votre choix.

- Ça va être ennuyant..., chuchote mon ami à mes côtés.

- Hum..., soufflais-je.

- Vous pouvez choisir votre équipier et ensuite, dites-moi avec qui vous travaillez et sur quel livre, dit le professeur en s'asseyant sur sa chaise de bureau. Ha oui! Vous avez deux mois. >>

La plupart des personnes savent déjà avec qui ils se mettent, vont voir l'enseignant. Mes amis essayent de trouver un moyen de pouvoir travailler ensemble, pendant que je regarde Shady, qui reste assis à sa place et regarde son bureau. Le professeur se lève et va vers Shady. Ils se parlent quelques secondes et le professeur vient vers nous.

<< Un de vous devra se mettre avec Shady, dit-il. >>

Mes amis font une mine dégoûtée.

<< Si vous ne vous décidez pas tout seul, je vais le faire, dit l'enseignant.

- Je vais le faire avec lui, dis-je.

- Merci, Macéo, dit-il avec un petit sourire de remercîment. >>

Je me lève sous les regards de mes amis surpris et je me dirige vers le bureau de Shady. Je prends une chaise proche de son pupitre et m'assois en face de lui. Il me regarde et me dit.

<< Tu n'étais pas obligé de travailler avec moi, j'aurais pu le faire seul, dit-il en appuyant sa joue valide sur sa main et il regarde son bureau.

- Je sais, dis-je en regardant sa joue meurtri. Il t'est arrivé quoi?

- Eh bien... , commence-t-il. En rentrant chez moi, je suis tombé.

- Comme-, commençais-je mais le professeur me coupe.

- Je vais vous passer un seul document par équipe, alors ne le perdez pas!, dit-il et il passe dans les ranger nous donnant une seule feuille où sont écrit les informations que nous devons dire pour notre exposé. >>

Il nous donne notre feuille et Shady la prend et me la passe après l'avoir lu rapidement.

<< Tu as une idée de roman?, lui demandais-je.

- N'importe lequel fera l'affaire, alors je te laisse choisir, dit-il.

- Je ne lis pas beaucoup alors, je ne connais pas grand livre, dis-je.

- Alors, hésite-t-il en se mordant la lèvre inférieure. Alors prenons le roman '' La bibliothèque des citrons'' >>

Je le regarde, ça existe comme livre?

<<Qu'est-ce que ça raconte?, demandais-je.

- C'est une jeune fille solitaire qui vit seule avec son père qui est absorbé par l'écriture, il écrit son manuscrit sur les citrons, depuis la mort de sa mère. Elle fait la rencontre d'une autre fille et elle rencontre sa famille. Famille joyeusement chaotique. La jeune fille solitaire découvre alors un secret sur son père, me résume t-il l'histoire et tout le long, il avait un mini sourire en coin.

- Allons-y avec ça, dis-je de toute façon je ne voulais pas m'attarder là dessus. >>

Il hoche la tête, l'écrit sur notre document et se lève pour aller le dire au professeur, mais en se levant, je remarque qu'il boite légèrement. Il retient même une petite grimace à chaque pas qu'il fait. Je le vois parler à l'enseignant et je me tourne vers mes amis. Ils rigolent ensemble, se fichant pas mal de l'oral qu'ils vont faire à la va-vite avant le date de remise.

Shady se rassit en face de moi.

<< On se voit quand et où?, demandais-je en le regardant.

- Eh bien, j'ai pensé que l'on pouvait le faire à la bibliothèque pendant les midis, dit-il.

- Ça serait plus simple de le faire aussi chez nous, annonçais-je. Faut que nous le fassions, soit chez toi ou chez moi, après les cours ou pendant la fin de semaine.

- Mais je ne peux pas, dit-il en se triturant les doigts.

- Pourquoi ça?, le questionnais-je. >>

Malheureusement, la cloche sonne et il s'empresse de prendre ses affaires et de partir. Je l'observe partir et me lève seulement quand je ne le voit plus. Il est sérieux?

<< Tu lui as fais peur ou quoi?, me dit Alexandre. >>

Je roule des yeux en prenant mes choses pour sortir de la classe avec eux.