Chapitre trente-un

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Macéo

Il est l'heure de partir et avant que je ne sorte, Shady me retient par le poignet.

<< J'ai tout entendu, Macéo, lance Shady avec un petit sourire.

- Entendu quoi?, dis-je incertain.

- Je t'aime, moi aussi. >>

Shady rougit doucement et je dois être rouge comme une tomate. Il m'a entendu pendant que je lui parlais avant que son frère n'arrive de l'école...

<< Tu viens, Macéo?, dit ma mère.

- Ou-Oui, dis-je en regardant Shady dans ses beaux yeux bleus. >>

Il me sourit avant de lâcher mon poignet et de regarder ailleurs. Je sors de la pièce, encore dans la lune. Il m'aime aussi... Il m'aime! Un immense sourire vient se loger sur mes lèvres et mon cœur bat trop vite.

Je suis couché dans mon lit, Laël étant avec ma mère. Quand je ferme les yeux, je vois Shady, tout sourire, m'avouant son amour pour moi.

Attends!?! Je me redresse d'un coup. Est-ce qu'il m'aime en tant que petit-ami ou comme un frère? Peut-être qu'il n'a pas tout entendu? Il n'a peut-être pas bien compris?

Sur cette pensée, mon cœur se serre. Putain...

Je m'endors finalement, par manque de sommeil, avec ce questionnement qui plombe mon moral, en espérant me faire des idées.

Un poids sur mon torse me réveille. J'ouvre mes yeux, et je vois Laël, collé à moi. Je tends mon bras pour regarder l'heure et je vois qu'il est déjà vingt heures du soir. Je pousse légèrement Laël sur le côté et je me lève pour sortir de ma chambre pour aller manger un petit quelques choses.

Je descends les escaliers tranquillement pour ne pas réveiller ma famille si elle dort. Je vais dans la cuisine et je fouille dans l'armoire. Je prends du pain et je les mets dans le grille-pain. Je sors une assiette et un couteau pour beurrer les toasts avec du beurre de cacahuète.

Je mange tranquillement mes toasts en regardant mon téléphone. Je lis les messages de mes amis.

De Alexandre:

Qu'est-ce qui ce passe avec toi?

De Maxime:

Depuis que Shady est parti, tu es constamment dans la lune. Parle nous...

De Moi:

Ne vous inquiétez pas, ça va s'arranger.

Je tape une réponse qui ne répond pas du tout à leur questions. Je ferme mon téléphone, rince mon assiette et je remonte en haut pour aller chercher mon pyjama. J'entre doucement à l'intérieur et j'y retrouve Laël, réveillé.

<< Je t'es réveillé?, demandais-je.

- Non, dit-il. Pourquoi tu pleurais tantôt?

- Hein?, dis-je. Je n'ai pas pleuré.

- Oui, quand tu dormais, c'est pour ça que je dors avec toi, annonce t-il. Pour te réconforter. Mon frère fait ça quand je suis triste ou quand j'ai peur.

- Ha d'accord, soufflais-je. Merci. >>

Il me lance un sourire et je prends mon pyjama.

<< Je vais me changer et je reviens, dis-je en allant dans la salle de bain proche de ma chambre. >>

Le lendemain matin, mon réveil sonne et je l'éteins. Je me redresse et je remarque que Laël est en boule au bout de mon lit, proche du mur.

<< Laël?, dis-je en lui caressant les cheveux. Aller debout. >>

Il se réveille doucement et un énorme sourire étire son visage.

<< Dydy revient ce soir!, dit-il.

- Oui. >>

Enfin, seulement si tout va bien. De plus, la police va sûrement vouloir lui parler de ce qui c'est passé ces deux dernières années...

Le reste de la journée se passe tranquillement comme si le temps avait ralenti... Et le soir vint enfin! On va ramener Shady pour ce soir et ma mère va appeler le policier de la dernière fois, étant donné qu'il nous a donné sa carte.

Les questionnements d'hier refont surface et ils embrouillent mon esprit.

J'arrive donc à l'hôpital et je vais dans la chambre de Shady. Quand je rentre je le vois assis sur une chaise, dos à moi, en train de regarder à travers la fenêtre. Celui-ci se tourne vers moi et rougit en me voyant.

<< Sa-salut, bégaie-t-il.

- Salut, dis-je en m'asseyant sur son lit. Alors... Tu sais si tu peux sortir ou pas?

- Ils m'ont dit que oui, annonce t-il. De toute façon, je n'aurais pas voulu passer plus de temps ici...

- Hm..., fis-je gêné. >>

Je regarde Shady et il essaye de se lever.

<< Tu veux de l'aide?, proposais-je en le voyant faire.

- Ça va aller, dit-il en commençant à marcher vers moi. >>

Il marche avec difficultés, mais c'est compréhensible... Deux semaines à ne pas utiliser ses jambes, elles sont un peu moins habituées...

Je rattrape Shady quand il tombe sur moi et je le sens se crisper légèrement.

<< Merci d'avoir veillé sur mon petit frère, dit-il.

- Ça m'a fait plaisir, dis-je en le serrant contre moi.

- Je-, commence t-il mais la porte s'ouvre sur un gamin énergique.

- Dydy!, cri t-il en entrant.

- Salut toi, dit Shady en s'asseyant correctement sur le lit. >>

Nous avons parlé cinq bonnes minutes avant que ma mère rentre.

<< Nous pouvons y aller, lance t-elle. >>

Des malheurs à des bonheursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant