Chapitre quarante-six

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Macéo

<< Qu'est-ce que tu voulais me dire, Shady?

- Hé bien... Tu sais, je dois parler de... mon passé à mon psy', mais... Mais je voudrais t'en parler d'abord! >>

Malgré qu'il aille parler rapidement, je comprends ce qu'il dit.

<< Tu te sens, vraiment, prêt?, demandais-je. Je ne veux pas que tu te forces...

- Je me sens prêt, Macéo, dit-il en me coupant la parole.

- D'accord, dis-je en m'asseyant sur son lit. >>

J'écarte les jambes et ouvre les bras pour inviter Shady à s'y asseoir. Il monte sur le lit et vient coller son dos contre mon torse. J'entoure son corps de mes bras et je viens les poser sur son ventre. Il se crispe un peu, comme toute les fois que je le touche, mais se calme après quelques secondes.

<< Quand tu veux, petit cœur, dis-je et je le sens frissonner. >>

Il opine et commence par parler de sa mère en jouant avec mes doigts. Je l'écoute attentivement et ne le coupe pas.

Il énonce vaguement l'évènement avec son ami Félix, en spécifiant, seulement, que ces imbéciles de mecs ont commencé à les intimider. Mais je ne réplique pas, sachant toute cette partie de l'histoire...

Je le serre légèrement plus fort quand il commence à trembler, juste en annonçant ce que son connard de géniteur lui a fait vivre avant que je le connaisse.

Ensuite, il enchaîne avec la journée où je l'ai amené chez moi, parce qu'il était trop faible et dans un état grave.

<< Quand je suis rentré chez moi, mon père m'a annoncé que je devrais et je cite: << Tu vas faire ta pute pour les hommes en manque. >>

Bien entendu, il dit cela en reniflant légèrement et je me sens coupable de l'avoir amené chez moi, malgré qu'il ne voulait pas.

<< C'est de ma faute?, demandais-je dans un chuchotement.

- Non!, cri t-il presque. Il a perdu son job et il avait besoin d'argent...

- Hm, soufflais-je. Continue... >>

Ne rentrant pas dans les détails, il me dit que chaque soir pendant ces deux semaines, il voyait des hommes différents.

Je l'entends sangloter et je me sens triste pour lui et dans une colère noire contre son géniteur et ces hommes horribles.

Je le serre contre moi, met ma tête sur son épaule et pose mes lèvres dans le creux de son cou. Je le sens frissonner légèrement, mais il ne se crispe pas comme à chaque fois que je le touche.

<< C'est pour cela que j'ai voulu mettre fin à mes jours... Arrêter d'avoir à souffrir, d'avoir peur, d'avoir mal... Cependant, j'aurais laissé mon frère entre les griffes de mon... Père. Mais je n'ai pas vraiment réfléchi, tu comprends?

- Parfaitement..., dis-je. >>

Vivre dans la peur et la douleur, n'est pas une vie.

Il me dit que quand il est rentré chez lui, le lendemain, son père avait voulu le tuer.

<< Il avait frappé mon frère au visage...

- C'est pour ça que j'ai appelé la police, dis-je.

- Comment ça?, demande-t-il.

- J'ai vu ton frère avec un oeil au beurre noir. >>

Il hoche la tête.

<< Tu sais, pendant mon coma, je t'ai entendu. Juste toi, dit-il. Tout était noir et froid, j'avais mal... Mais t'entendre me soulageais, je me sentais moins seul. Malheureusement, tu ne restait que quelques minutes, voire, quelques secondes. Je me suis rendu compte de mon amour envers toi. >>

Je souris contre lui, il doit rougir. Je lève mon regard vers son profil et comme je le pensais, il rougit.

<< C'est une des raisons pour laquelle je suis ici, avec toi..., finit-il de dire et cela fait battre mon cœur amoureusement.

- Je t'aime, dis-je en embrassant sa petite joue rougit.

- Moi aussi. >>

Il pose sa tête contre mon épaule et se couche un peu mieux, toujours dans mes bras.

<< On fait quoi?, demande-t-il.

- Je ne sais pas... >>

Notre '' conversation '' s'arrête là et après plusieurs minutes, il s'endort, bercé par mes caresses sur sa tête. 

Des malheurs à des bonheursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant