Des malheurs à des bonheurs

Chapitre quarante-neuf

Shady

Assis dans le petit local silencieux de la psychologue. Elle lit les feuilles avec attention pendant que je me triture les mains. C'est après une dizaine de minute que j'ai trouvé trop, trop longue, elle relève la tête vers moi.

<< Je peux les garder?, demande-t-elle.

- Ou-oui. >>

Elle les rangeant dans mon dossier et elle retourne s'asseoir en face de moi.

<< Tu as encore des idées noires?

- Plus maintenant, dis-je.

- Pourquoi?, me demande-t-elle.

- Eh bien..., commençais-je. Maintenant, je n'ai plus à m'inquiéter pour mon frère, dans le sens que je peux sortir de chez moi et le laisser seul avec Marie. Je n'ai plus peur de rentrer chez moi et Macéo est là pour m'aider.

- Vous sortez ensemble?

- Ou-ouais, dis-je les joues rouges. >>

De toute façon, elle l'a sûrement deviné avec ce que j'ai écrit sur les feuilles lignées.

<< Tu as peur, à ses contacts?

- Au début, oui, mais maintenant ça va un peu mieux. Je n'ai pas à avoir peur de lui.

- Non, il a l'air d'être un garçon gentil.

- Oui, pour ça, il l'est, souriais-je malgré moi.

- Tu es heureux avec lui?

- Oui! >>

Elle note d'autres choses sur son petit carnet et me regarde.

<< Est-ce que tu vas parler, à tes amis?, me demande-t-elle.

- Je ne sais pas, dis-je en détournant ma tête.

- Tu y as repensé?

- Oui, ça me préoccupe la plupart de la journée...

- Et de quoi as-tu peur? >>

J'ai réfléchi un instant avant de donner ma réponse.

<< Et s'ils m'en voulaient de les avoir lâchement laisser tomber? Ou s'ils ne voudraient plus me parler...

- Tu sais Shady, tant que tu ne leur demanderas pas, tu ne vas que te poser des questions et regretter par la suite. Oui, il se pourrait qu'ils ne veulent plus ou qu'ils t'en veulent, mais tu peux toujours leur dire que ce n'était pas de ta faute, leur expliquer ton ancienne situation.

- Tout leur dire? Genre, vraiment tout?

- Pas tout, tout de suite, mais commence par leur dire un salut, t'excusant de ne pas leur avoir parler, parce que tu avais quelques problèmes, que tout est réglé et s'ils veulent des explications, tu leur explique en gros.

- Ok... J'y penserai... >>

La psychologue regarde son téléphone et l'éteint aussitôt.

<< Il nous reste une dizaine de minutes, tu as quelques choses dont tu veux parler?

- Il y a le procès, demain, dis-je. Je n'ai pas envie de revoir mon père. Je commence à m'en remettre et je dois me retrouver avec lui...

- Ne t'inquiètes pas, ça va se terminer rapidement. Il va finir coupable et en prison pour les quelques années qui suivent.

- Oui. >>

Le rendez-vous terminé, nous sortons pour aller dans la voiture. Marie ouvre la porte de Laël qui nous a accompagnés, ne pouvant pas le laisser à la maison seul. Il s'endort rapidement, une fois que nous sommes sortis du stationnement.