Chapitre neuf

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Shady

Je tire mon frère par la main pour pouvoir arriver chez moi le plus vite possible, en espérant que mon père ne remarque rien.

<< Dydy, tu me fais mal, dit mon frère.

- Désolé Laël, dis-je en desserrant ma prise sur son petit poignet. Dépêche toi, sinon papa va encore être en colère.

- Okay, dit-il en marchant le plus vite que ses courtes jambes puisse lui permettre. >>

Malheureusement, la colère de mon père résonne entre les murs de la maison. À ce moment, j'ai peur qu'il me frappe encore et encore, comme il le fait à chaque fois...

<< Shady!, crie mon père.

- Qu-Quoi, le questionnais-je tremblant effrayé.

- Vous n'êtes pas arrivés à l'heure, tu as trainé avec qui!?, hurle-t-il. Je t'ai déjà dit que tu n'en méritais pas, pauvre merde.

- Je suis dés-, mais mon frère me coupe avant que je ne finisse ma phrase.

- C'es-C'est de ma faute, annonce t-il. >>

Pourquoi a-t-il dit ça!? C'est de ma faute... Je n'ai pas le temps de réagir que la grande et forte main s'abat sur la joue de mon frère.

<< Laisse-le!, criais-je en me plaçant devant Laël. C'est de ma faute!

- Tu oses me parler sur ce ton, petit merdeux!, dit mon père, la rage se lisant dans les traits de son visage. Je vais te buter! >>

Je pousse mon frère pour qu'il parte et ne voit rien de ce qui va se passer ici. Il comprend le message et court se réfugier dans ma chambre. Je n'ose même pas regarder mon père dans les yeux. Je ne vois que ses mains agripper fermement mon cou et serrer celui-ci entre elles. Il me recule jusqu'au mur et me soulève pour que mes pieds ne touchent plus le sol. Ma respiration se bloque et mes mains viennent se poser sur les siennes pour essayer de les retirer pour pouvoir respirer. Des larmes viennent inonder mes yeux.

<< La prochaine fois que tu arrives en retard, je te le ferai regretter et ce ne sera pas juste avec quelques coups!, me crache t-il au visage. C'est clair!?

- O-Oui pa-papa, dis-je avec de la difficulté. >>

Cependant, il ne me lâche pas et me soutient encore dans les airs.

<< P-papa, j-je ne pe-peux plus re-resp-respirer, dis-je avant que mes yeux se ferment. >>

Je me réveille en sursaut, étendu dans l'entrée. Qu'est-ce que je fais ici? Je me rappelle vaguement de ce qu'il s'est passé avant que je ne sombre. Mon père m'étranglait... Un frison me passe dans tout le corps. Je me lève doucement, malgré les muscles de mon corps qui me font souffrir et je me dirige vers le salon où je vois mon père regarder le match d'hockey. Le salon est rempli de bouteille de bière vide que mon père est sûrement allé chercher aujourd'hui. Pendant un moment, je me dis qu'il ne m'a pas vu, mais quand il commence à me parler, je sais qu'il sait que je suis là.

<< Shady, dit mon père d'une voix grave.

- Qu-Quoi, dis-je en bégayant effrayé et la gorge serrée.

- Fais le ménage de la maison et je veux que demain matin ça soit fini, dit-il.

- Mais demain, j'ai de, commençais-je.

- Tu n'avais qu'à te réveiller plus tôt, dit-il en fermant la télévision et en se levant violemment. Comprit!

- Ou-Oui, dis-je. >>

Il part vers sa chambre et je me tourne vers le salon. Je soupire et me dirige vers la cuisine pour aller chercher un sac poubelle pour mettre toute cochonnerie à l'intérieur. Je baille et j'essuis les larmes qui se sont formées aux coins des mes yeux.

J'ai enfin terminé de ramasser les déchets de chaque pièce, ainsi que les bouteilles de verre de mon père. Il ne me reste plus qu'à passer un coup de balais et je pourrai enfin m'étendre dans mon lit, m'endormir.

Dring Dring Dring

J'éteins mon alarme et je me lève du lit. Je prends mon linge, mais j'échappe mes bas. Je souffle, me penche pour les ramasser, mais une horrible douleur me fait violemment me plier en deux. Je me dirige dans la salle de bain et relève mon chandail. Ce que je vois est tout simplement laid, dégueulasse, répugnant. J'ai un gros bleu qui est presque noir, qui mange presque tout mon ventre, je tremble et mes larmes coulent mes joues. Je finis par me déshabiller et aller dans la douche. Je m'assis à l'intérieur et je laisse mes larmes se mélanger avec l'eau chaude qui ruisselle sur mon corps.

Des malheurs à des bonheursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant