Chapitre douze

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Macéo

J'attends Shady à la cafétéria avec mes amis et je regarde l'entrée de celle-ci.

<< Qu'est-ce que tu attends?, me demande Maxime.

- Shady, dis-je.

- Pourquoi tu l'attends?, questionne Alexandre un peu froidement.

- Parce que... Pour que l'on puisse commencer l'oral..., dis-je pour donner une raison quand même potable.

- Pourquoi vous ne le faites pas chez vous?, dit Maxime.

- Ouais, faut s'arranger, dis-je en fixant l'entrée. >>

C'est long... Trop long... Qu'est-ce qu'il fait? Est-ce qu'il se sauve comme hier?

Après plus d'une dizaine de minutes, je décide d'aller le chercher. Je me lève et je cherche dans toute l'école. La bibliothèque, le parlement, dans certaines classes où il y à une récupération, mais rien. Je vais aussi dans les toilettes des garçons au sous-sol ainsi qu'au rez-de-chaussé, mais toujours rien. Il me reste seulement la salle d'eau au premier. Je monte les escaliers et me dirige vers cette pièce où j'espère trouver Shady. J'ouvre rapidement la porte et je vois Shady, assis au sol, la tête presque collée au mur.

<< Shady..., dis-je.

- Macéo..., dit-il en me regardant.

- Qu'est-ce que tu as!?, demandais-je inquiet en m'approchant de lui.

- Les gars... Ils m'ont encore fait mal..., dit-il en pleurant. >>

- Quels gars?, le questionnais-je pour en savoir plus. >>

Je veux savoir qui sont ces garçons, pourquoi ils s'en prennent à Shady et pourquoi Shady ne les dénoncent pas?

<< Shady?, dis-je en voyant qu'il était complètement dans les vapes.

- J'ai froid, annonce t-il. >>

C'est quand il me dit ça que je me rends compte qu'il tremble énormément.

<< Viens, lui dis-je en prenant sa main froide. >>

Je le tire pour le lever et il fait une grimace.

<< Où as-tu mal?, demandais-je en me tournant complètement vers lui.

- Au ventre..., dit-il en reniflant. >>

Il avait déjà mal ce matin, ça doit être pire maintenant... Moi qui voulais l'aider... Il se plie en deux en se tenant le ventre de ses deux mains.

<< Viens avec moi, dis-je en prenant une de ses mains pour le relever une fois de plus.

- Où? demande-t-il.

- À l'infirmerie, dis-je.

- Non!, dit-il apeuré.

- Chez moi, alors, dis-je en le traînant lentement pour ne pas lui faire de mal.

- Quoi?, dit-il surpris, dit-il en voulant que je lâche sa main.

- Je vais te soigner, dis-je.

- Mais je ne peux pas quitter l'école comme ça!, dit-il en tirant sur son bras pour ne plus que sa main soit dans la mienne.

- Tu as de la misère à marcher, il faut te soigner, dis-je en m'arrêtant pour le regarder dans les yeux.

- Mais..., commence t-il mais il s'arrête aussitôt. >>

Je le vois tout un coup paniqué, trembler et il se tient au mur de sa main valide. Il me regarde en me suppliant du regard de l'aider, même s'il essaye de résister encore.

<< Macéo..., souffle-t-il presque inaudiblement.

- On va chez moi, dis-je en l'aidant à marcher. >>

Il s'appuie sur moi et nous marchons vers la sortie la plus proche. Nous marchons jusqu'à chez moi et nous arrivons en une vingtaine de minutes. Je déverrouille la porte et nous entrons à l'intérieur de ma maison. Je l'assois sur mon canapé et je me dirige vers la salle de bain pour aller chercher la trousse de soins. Je reviens avec ce qu'il faut et je le vois piquer du nez.

<< Shady, dis-je doucement. Montre moi ton ventre que je puisse te soigner. >>

Il lève son regard endormi vers moi.

<< Je vais le faire seul..., dit-il en baillant.

- Tu n'es pas apte à faire quoi que ce soit pour l'instant, insistais-je.

- Ok..., finit-il par dire en sachant que je ne le laisserais pas faire. >>

Il baisse le regard et ne fait que lever sa veste ainsi que son t-shirt. Un énorme hématome noir recouvre son ventre. Je me baisse à sa hauteur et fixe son ventre. Comment peut-on faire une telle chose à quelqu'un?

<< Dépêche-toi, dit-il les larmes aux yeux. >>

Je fais ce qu'il me demande et applique de la crème sur mes doigts pour ensuite les mettre sur son ventre noir. Il fait un mouvement de recule, mais se laisse faire. Après avoir fait ça, je met un bandage autour de sa blessure. Une fois avoir fait cela, il baisse aussitôt sa veste pour cacher son ventre. 

Des malheurs à des bonheursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant