Chapitre vingt-neuf

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Macéo

Nous sommes maintenant lundi matin et nous nous préparons pour aller à l'école. Ma mère va amener Laël à l'école et je vais prendre l'autobus.

Les cours se passent lentement et mes amis essayent de me faire changer les idées en voyant que je suis dans les nuages. Cependant, Shady reste dans mes pensées...

Tous les soirs, pendant une semaine, nous sommes allés voir Shady à l'hôpital, même les soirs où je travaillais je le voyais au moins quelques minutes. Les médecins ont confiance et ils sont sûrs à quatre-vingt-dix pourcent qu'il va se réveiller. Mais ce dix pourcent de chance qu'il ne survive pas me fait énormément peur. La nuit, je pleure en silence. Je laisse sortir ces émotions fortes de mon corps ainsi que de mon cœur. Je souffre, peut-être pas autant que Laël, mais je me suis beaucoup attaché à Shady...

Maintenant, je suis sûr d'une chose.... Je suis bel et bien amoureux de lui. Ce baiser que l'on a échangé la veille, avant qu'il ne parte pour l'hôpital, revient dans mes pensées, à chaque fois que je pense à lui. Ses lèvres si douces, si chaudes... Mon cœur palpite dans ma poitrine et mes larmes se remettent lentement à couler.

Ça fait maintenant deux semaines que Shady est dans cet hôpital, dans le coma. Laël est de plus en plus triste... Tout comme moi. Mes parents l'ont remarqués et ils s'inquiètent pour nous. Je mange moins et mes notes sont en chute libre. Plus rien n'entre dans ma tête, plus aucune leçon...

Chaque fois que j'y vais, seul, je lui parle de tout et de rien. De mes sentiments, de les cours.... De son frère et de ce qu'il se passe avec mes parents.

Je marche dans les couloirs de l'école, en regardant le sol et en écoutant ma musique. Quand je reçois un appel. Je débranche mes écouteurs et répond à l'appel en approchant le téléphone de mon oreille.

<< Salut?, dis-je en me rendant compte que je ne sais pas à qui je parle.

- Macéo, vient à l'hôpital, il s'est réveillé!, hurle ma mère au téléphone. Je ne peux pas venir te chercher, je dois remplir quelques papiers.

- J'arrive, dis-je. >>

Je raccroche à ma mère et cour vers la sortie. Je me fiche d'avoir laissé mon sac à l'école ou d'être sorti sans mon manteau, car il fait froid en ce début de mois de décembre. Heureusement, il n'y a pas encore de neige.

J'arrive à l'hôpital une quinzaine de minutes plus tard. Je vais directement dans la chambre de Shady, sachant le chemin par cœur. J'arrive devant celle-ci et mon corps se fige. Je souffle un bon coup pour reprendre mes esprits.

<< Il s'est réveillé, il n'y aura plus aucun problème, maintenant, chuchotais-je et je toque à la porte avant d'entrer. >>

Je vois Laël dans les bras de Shady. Le petit pleure de joie en retrouvant son grand frère.... Et je me mets à pleurer aussi, de soulagement, de joie et d'amour.

<< Sh-Shady, dis-je doucement en le regardant. >>

Celui-ci me regarde et me sourit doucement.

<< M-Ma-Macéo, dit-il avec difficulté. >>

Je m'approche d'eux et Laël lâche son frère. Nous nous regardons tous et Shady commence à parler.

<< Qu-Qu'est-ce que je fais ici?

- Tu as reçu un gros choc à la tête et tu as perdu trop de sang, alors les médecins t'ont mis dans un coma artificiel, répondis-je.

- Co-Combien de te-temps?, demande-t-il simplement.

- Deux semaines, répondis-je et il équarquille les yeux.

- Papa, ne t'a pas fait de mal?, demande Shady en regardant son frère.

- Papa s'est fait arrêter, lui dit Laël.

- Et... Et où étais-tu ces deux semaines?

- Chez Macéo, ses parents ont accepté de me garder le temps que tu étais en train de faire dodo à l'hôpital.

- Merci..., souffle t-il en me regardant. >>

Ça toque à la porte et ma mère ainsi qu'un médecin entre.

<< Il va sortir quand?, demande Laël.

- Il va rester encore pour cette nuit et demain soir il pourra sortir si tout va bien.

- D'accord, dit le petit bonhomme.

- Je vous laisse une dizaine de minutes et après il faudra le laisser se reposer. >>

Tout le monde acquiesce et le médecin sort après avoir vérifié que les fils reliés à Shady étaient bien en place.

Je suis tellement heureux!

Des malheurs à des bonheursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant