Des malheurs à des bonheurs

Chapitre quarante-deux

Shady

Le midi c'est passé relativement vite, après avoir été voir la surveillante. Une chance que Macéo est venu avec moi, car je n'ai pas réussi à parler, comme avec la psychologue... La surveillante les a appelé dès que nous sommes sortis de son local.

Je me dirige vers mon cours, la tête dans les nuages quand une main empoigne mon épaule fermement. Je panique, sachant que Macéo ne me prendrait jamais l'épaule comme ça. Cette personne me retourne et je vois les quatre garçons.

<< Tu nous as dénoncés!?, dit-il en me poussant en arrière dans un coin plus reculé où personne ne va.

- On va avoir de sale ennuie, nous!, cri un autre. >>

Chacun leur tour, ils viennent recouvrirent quelques parcelles de ma peau qui n'avait que quelques cicatrices, d'hématomes.

Une fois qu'ils sont partis, je me relève, tremblant. Essuie mes larmes de ma manche et peste contre tout. Macéo qui n'aurait pas dû s'en mêler, contre ces garçons qui s'en prenne à moi parce que je suis gay, contre mon géniteur que je déteste, ma vie qui est horrible...

Et une fois cette crise de colère passée, à taper des poings contre le mur, mes larmes se remettent à couler, la pression retombée.

La cloche indiquant que nous devons être en classe sonne et je reste assis dans mon coin, seul.

Je finis par me calmer, mon dos contre le mur, les jambes étendues devant moi. Je prends mon téléphone dans ma poche et regarde l'heure. Ça fait une vingtaine de minutes que le cours à commencé et je suis toujours ici... Je soupire doucement.

Mon téléphone vibre une fois dans mes mains. Je regarde celui-ci et je vois un message de Marie. Elle voulait mon numéro en cas d'urgence et je le lui ai passé.

De Marie: Shady, tout va bien? J'ai appris que tu n'étais pas en cours.

Est-ce que je retourne en classe? Je ne me sens pas répondre aux questions du professeur... Mais pas le choix, j'ai manqué beaucoup de cours déjà.

De moi: Je retourne en cours

Je lui envoie rapidement un message et je me lève. J'ai encore un peu mal, mais je me soignerai ce soir.

De Marie: D'accord... Fais attention à toi et si tu as le moindre problème, je suis là

Je marche jusqu'à mon local qui est tout près, ne donnant aucune réponse. Je toque à la porte de celui-ci et l'enseignant m'ouvre.

<< Tu as un mot d'une secrétaire?, me demande-t-il.

- Non, soufflais-je.

- Alors va t'en chercher un. >>

Pff....

La fin de journée s'est déroulée quand même mieux que le début. Macéo me redonne le sourire avec des blagues pourries. Je m'en veux un peu d'avoir pester contre lui, ils m'auraient frappé à un moment ou un autre, de toute façon.

Après s'être salué, nous partons vers chez nous. Ma musique comme habituellement dans les oreilles, marchant au rythme de la chanson.

Quand j'arrive chez Marie, j'entre et je la vois faire le repas pendant que Laël raconte sa journée.

<< Salut Shady, alors ta journée?, me demande-t-elle une pointe d'inquiétude dans la voix.

- Correcte et toi?, dis-je en accrochant mon manteau sur le crochet.

- C'était tranquille, dit-elle avec le sourire.

- Dydy, Marie a accepté que Rose vienne dormir à la maison, cette fin de semaine!, dit-il heureux.

- Cool, dis-je avec un léger sourire. >>

Je dépose mon sac sur le bord de ma chaise et m'assois à la table comme demandée par Marie. Elle nous amène nos assiettes.

<< Bon appétit, les garçons!

- Bon appétit!, dit mon frère.

- À toi aussi, répondis-je. >>

Nous commençons à manger quand Laël à un moment d'illumination.

<< Dydy!?, dit-il presqu'en criant.

- Ne crie pas, Laël, dis-je doucement. Quoi?

- C'est quand que je vais revoir Macéo!, demande-t-il.

- Je ne sais pas, dis-je. Faut que l'on se voit pour pratiquer notre oral...

- Invite le, en fin de semaine, me dit Marie. J'aimerais bien rencontrer ton ami!

- Je lui demanderais, alors, dis-je. >>

Ami... Ce n'est plus vraiment le cas. Mais elle n'a pas à le savoir tout de suite.

Étendu, dans mon lit, le téléphone dans mes mains, je demande à Macéo s'il est libre en fin de semaine.

De Macéo: Oui, je suis libre

De moi: Tu veux venir à la maison, samedi? On pourra faire l'oral

De Macéo: Ouais!

Nous continuons de s'écrire quelques messages avant qu'il ne doive aider sa mère. Je me lève de mon lit, m'étire et prends mes vêtements pour aller me laver tout de suite, pour ensuite commencer à écrire mon passé sur des feuilles en papier.

J'aimerais quand même en parler à Macéo, avant de le montrer à la psychologue. Peut-être que demain, je lui en parlerai...