Des malheurs à des bonheurs

Chapitre trente-trois

Shady

C'est une trentaine de minutes plus tard que ça toque à la porte. Ma respiration s'accélère et je fixe la porte de mes yeux. La mère de Macéo ouvre la porte et le policier entre à l'intérieur, saluant tout le monde. Le policier tourne alors son regard vers moi et je déglutis. Le policier demande s'il n'y a pas un endroit où l'on pourrait parler, tranquille. Elle propose alors la chambre à Macéo. Il m'invite à y aller et je fais ce qu'il me demande.

Dans la chambre de Macéo, la porte entrouverte, je suis assis sur son lit et le policier est assis sur la chaise de bureau.

<< J'ai déjà parlé avec Laël et il m'a dit comment ça se passait avec ton père, ces deux dernières années avant que tu sois dans le coma, me dit-il. Alors j'aimerais ta version.

- Ok, dis-je sans vraiment savoir par quoi commencer et je n'ai pas vraiment envie de tout dire à un inconnu... >>

En voyant que je ne disais rien, il recommence à me parler en me posant quelques questions comme si je mangeais bien ou s'il faisait seulement me frapper ou s'il me marquait avec des objets coupants ou brûlants. Jamais il ne m'a fait ça et une chance...

Sinon, c'était des questions de bases, s'il me frappait souvent, s'il m'insultait...

<< Ton frère m'a dit que depuis deux semaines, tu sortais et tu rentrais tard dans la nuit, où vas-tu? >>

Fallait bien que l'on y arrive à cette question... Mes mains tremblent beaucoup plus et je baisse la tête.

<< Prends ton temps, Shady, dit-il calmement.

- Mon père... N'avait plus de travail et son ami, David, lui a trouvé un mo-moyen, dis-je en laissant mes larmes couler. Il-il lui a proposé qu-que je joue les... Pros... Prostitués... >>

Je me recroqueville sur moi-même pour me cacher du regard du policier. Je sens une main sur mon dos et je sursaute.

<< Je suis désolé, dit-il. C'est horrible ce que tu as vécu, mais tu es fort, Shady. >>

Je hoche la tête.

<< Demain, ton frère et toi, vous allez aller dans une famille d'accueil. Une femme qui n'a pu avoir d'enfant, veux vous accueillir chez elle, annonce le policier. Vous allez récupérer vos affaires chez vous. >>

Il caresse mon dos, malgré cette boule de peur dans le ventre, je ne dis rien. C'est un peu moins de cinq minutes après qu'il se lève.

<< On se voit demain, d'accord?

- Hm, fis-je en ne relevant pas le visage vers lui et en pleurant.

- N'oublie pas que tu es fort, pour tout ce que tu as vécu! >>

Il sort de la chambre, me laissant seul dans la chambre de Macéo. Je m'effondre sur le lit et serre l'oreiller de toutes mes forces en étouffant mes cris et mes pleurs de détresse et de tristesse. Je tremble énormément et j'ai de la misère à respirer. J'essaye de me calmer avant d'entrer dans une crise de panique. Cependant, je n'arrive pas à me calmer et je panique. La porte s'ouvre et se referme doucement. Une main se pose sur mon dos et m'attire à lui. Je me débat un peu, apeuré, mais je me calme un peu en voyant Macéo.

<< Chut, je suis là, dit-il en se couchant et je suis alors sur son torse. Tu devrais te reposer.

- Tu-tu vas rester av-avec moi?, demandais-je même si je ne le mérite pas.

- Ne t'inquiète pas, je vais rester avec toi, me promet-il. >>

Je me calme doucement, mon cœur battant la chamade. J'entends les battements de cœur de Macéo et celui-ci bat aussi vite que le mien. Je m'endors rapidement dans ses bras.