Chapitre quarante-trois

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Macéo

Je finis de m'habiller confortablement, avant de sortir de ma chambre pour aller enfiler un manteau pour me tenir au chaud en allant chez Shady. Il est dix-heure et cinquante-cinq et Shady m'a écrit que je pouvais venir dîner si je voulais, hier soir.

<< On y va, maman?, demandais-je.

- Oui mon chou, dit-elle en mettant son manteau. >>

Je lui dit d'arrêter avec ce surnom et elle rie. Nous sortons et allons dans la voiture. J'ai peut-être mon permis, mais je n'ai pas encore de voiture, alors ma mère fait encore le taxi quand elle a besoin de la voiture dans la journée. Je lui indique le chemin pour aller chez Shady et elle rentre dans leur stationnement.

<< Bye man', dis-je en me détachant. Merci.

- Bye bye, mon chou!, crie t-elle avant que je ne ferme ma porte. >>

Je souffle doucement, elle n'arrêtera pas même si je lui disais à chaque deux secondes.

Je toque à la porte de la maison et une femme m'ouvre. Une femme qui, je suppose, être Marie. Elle a de beaux cheveux bruns descendant sur ses épaules et un beau sourire.

<< Salut, je suis Macéo, l'ami à Shady, me présentais-je.

- Marie, dit-elle pour se présenter. Entre, je t'en prie.

- Merci. >>

J'entre et elle prend mon manteau qu'elle met dans le garde-robe de l'entrée, pendant que j'enlève mes bottes.

<< Shady est dans sa chambre, me dit-elle pendant que je remets mon sac sur mon dos. Sa chambre c'est la première à droite. >>

Elle me pointe un couloir et je me dirige vers celui-ci en regardant autour de moi. J'arrive devant la porte qui doit être la chambre de Shady. Je cogne, mais pas de réponse. J'entre doucement dans celle-ci et la pièce est presque plongée complètement dans le noir. Une lampe près du lit de Shady est allumée, où Shady dort profondément. Je referme la porte, pose mon sac et je vais vers lui. Je remarque, une fois à ses côtés, des feuilles lignées remplies de son écriture. J'en prends quelques-unes et comme je suis curieux, je ne peux m'empêcher de jeter un petit coup d'œil.

#1 J'aimerais en parler, peut-être que ces personnes qui disent que parler de ce qui ne va pas, va m'aider à aller mieux et j'aimerais bien les croire. Je suis quand même plus heureux qu'avant... Maintenant, j'ai Macéo. J'aime beaucoup ce garçon et je me sens revivre quand je suis avec lui. C'est le seul à pouvoir vraiment me redonner le sourire, même si mon frère était la seule et unique raison pour laquelle je restais en vie, maintenant, Macéo est une grande aide.

Oui, à un moment, j'ai craqué... Et une chance que Macéo est venu me sauver, car ça aurait été la fin. Je m'en veux un peu d'avoir craqué, car je ne sais pas ce que mon père aurait fait de mon frère et je ne veux pas savoir. Maintenant, tout est terminé et cela, c'est grâce à Macéo qui a appelé la police.

Mais, ce n'est pas commencé avec l'aide de Macéo... C'est arrivé dans un après-midi, l'hôpital avait appelé et nous avait annoncé que ma mère avait le cancer et malheureusement, nous l'avions appris trop tard... Ma mère ne voulait pas faire la chimio, parce qu'elle savait qu'elle ne pouvait pas survivre, alors elle a préféré ne pas la faire et passer un maximum de temps avec nous. Après sa mort, mon père a changé... Il m'a tout d'abord giflé, car j'avais eu une mauvaise note et ça c'est empiré.

À l'école ça allait quand même bien... Jusqu'au jour où mon meilleur ami m'a embrassé de force. Il m'aimait d'amour et il pensait sûrement que je l'aimais aussi... Malheureusement, non... C'est à ce moment où des garçons de l'école nous ont surpris et tout de suite, ils ont commencés à nous insulter de pédé et à nous frapper. Félix, mon ami, à changer d'école et depuis je ne l'ai jamais revu.

Alors, Félix était le meilleur ami de Shady... Je pensais qu'ils sortaient ensemble, parce que comment ils l'ont dit, ça sonnait comme ça.

Je me force à arrêter de lire, pris dans l'histoire. Je n'ai pas le droit de lire ça! Je pose les feuilles sur sa table de chevet et je réveille Shady.

<< Hm..., Shady se retourne dans son lit en remontant la couverture sur lui. >>

J'allais retenter de le réveiller quand il se redresse d'un coup. Il regarde autour de lui et son regard s'arrête sur moi. Il fronce tout d'abord les sourcils et finit par écarquiller des yeux.

<< Il est déjà onze heure?, demande t-il perdu.

- Oui, répondis-je avec un petit sourire. >>

Ses cheveux tout décoiffés lui donnent un air de petit enfant qui le rend encore plus mignon.

<< Excuse-moi, dit-il en se levant de son lit. Je me suis endormi tard, hier...

- Pas grave, dis-je. >>

J'ai lu une petite partie de ses pages remplies de son passé, alors je n'aurais pas pu lui en vouloir. 

Des malheurs à des bonheursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant