Chapitre cinquante

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Shady

En route pour aller chez Macéo, la radio au volume assez bas, personne ne parle. Macéo me tend sa main, sa paume vers le haut. Je la prends dans ma main et il la referme sur celle-ci. Il la caresse de son pouce.

Nous arrivons et nous sortons de la voiture pour rentrer dans la belle maison de Macéo. Les parents de Macéo m'accueillent chaleureusement et je les remercie d'avoir accepté ma demande de dormir chez eux. Anna, la grande sœur de Macéo est assise sur le canapé avec ses parents et me salue rapidement, trop occupée à regarder son téléphone. Macéo et moi, montons dans sa chambre pour que je puisse aller porter mon sac d'école. Quand nous entrons dans sa chambre, je vois un matelas gonflable sur le sol avec une grosse couverture et un oreiller.

<< Je ne dors pas avec toi?, laissais-je échapper avant de mettre mes mains sur ma bouche.

- Tu sais, mes parents ne savent pas que l'on est encore ensemble, alors ils m'ont prêté notre vieux matelas gonflable, dit Macéo. Mais si tu veux, on peut dormir ensemble!

- Bah, pen-pendant les vacances de noël ont leur dira..., dis-je les joues en feu.

- Pour vrai!?, me demande-t-il les yeux pétillants de bonheur.

- Ouais, dis-je en lâchant un petit sourire dû à sa réaction enfantine. >>

Il me regarde avec un sourire avant de venir près de moi, déposer un chaste baiser sur mes lèvres. Il recule légèrement, me regardant de ses beaux yeux.

<< J'adore quand tu souris, me chuchote t-il. >>

Je lâche un petit sourire gêné et il s'éloigne de moi avec un petit rire.

<< Va te laver en premier, mes parents se couchent bientôt et ils ne veulent pas que l'on fasse de bruit!, dit Macéo.

- D'accord, dis-je en cherchant dans mon sac mon pyjama ainsi qu'un sous-vêtement.

- La salle de bain est en face, me montre t-il en la pointant du doigt.

- J'y vais.

- Bonne douche! >>

Je vais dans la salle de bain et ferme la porte à double tour. Je dépose mes affaires sur le comptoir et je me déshabille. Une fois nu, je me regarde dans la glace et mes cicatrices ne sont plus aussi rouges, je n'ai plus la peau sur les os, comme Marie me forçait à manger un bon repas chaque jour. J'aime mon moi d'aujourd'hui... Je souffle un coup, heureux et j'allume la douche pour m'y glisser.

Je sors de la salle de bain, propre et habillé d'une veste pas trop épaisse, un peu grande pour moi, et d'un jogging, que je trouve hyper confortable. Je rejoins Macéo dans sa chambre et lui dit qu'il peut y aller.

<< Tu es trop mignon dans ce pyjama!, cri t-il presque.

- Ne dit pas n'importe quoi, c'est juste un pyjama, dis-je en secouant légèrement ma tête faisant bouger mes cheveux bouclés à cause de l'eau.

- T'es mignon, dit-il en sortant de la chambre. >>

Un immense sourire vient, malgré tout, naître sur mon visage et je pose mes doigts sur celles-ci. Je m'écroule sur son lit et je plonge ma tête dans son oreiller, un surplus de bonheur m'envahit, je bat des pieds.

Macéo fait battre mon cœur d'amour et de bonheur. J'aime trop ce garçon...

J'adore être heureux... Amoureux...

Je soupire dans l'oreiller et je reste dans cette position, je ne sais pas combien de temps.

<< Qu'est-ce que tu fais, petit cœur?, demande Macéo. >>

Je sursaute, ne m'attendant pas à ce qu'il revienne aussi vite. J'arrête de battre des pieds et lui demande qu'est-ce qu'il fait déjà dans la chambre, toujours le visage dans son oreiller.

<< Ça fait déjà une dizaine de minutes, alors j'ai finis de me laver, dit-il. >>

Je me redresse légèrement et lui fais un petit sourire mal à l'aise. Ça toque à la porte et la tête de la mère de Macéo passe sa tête et nous souhaite une bonne nuit.

<< Ne vous couchez pas trop tard, hein, dit-elle avant de sortir après que l'on aille répondu. >>

Macéo se tourne vers moi et s'assoit à côté de moi. Je baille, mettant ma main devant ma bouche.

<< On se couche?, demande-t-il. Tu as l'air fatigué.

- J'ai mal dormi, la nuit dernière, dis-je en me rappelant pourquoi je n'ai pas réussi. >>

Le procès... Macéo m'attire contre lui et nous nous endormons collés.

Je suis si bien!

Je me réveille grâce aux caresses de Macéo qu'il fait dans mes cheveux. Je n'ai fait qu'un cauchemar sur le fait de revoir mon père et que tout redevienne comme avant, mais Macéo m'a vite rassuré avec ses mots doux.

<< Tu es sûr que tu veux aller à l'école, ce matin?, dit-il.

- Oui, c'est bon, ça va me changer les idées, répondis-je ne voulant plus y penser. >>

Malheureusement, à mes cours, des mots résonnent '' Procès, papa, juge '' dans mes pensées. J'ai peur de le revoir, que tous mes souvenirs reviennent d'un seul coup, que je redevienne celui d'avant. Le timide, le soumis, le peureux... Je me rends compte de mes tremblements et je sers mes mains sur mes genoux. Pourquoi Macéo n'est-il pas dans le même cours que moi?

La cloche sonne, annonçant l'heure du repas... Je me lève, prends mes choses et me dépêche de rejoindre Macéo, sous les regards étranges des autres élèves. J'arrive à mon casier et comme d'habitude, Macéo vient me serrer dans ses bras, par derrière.

<< Calme toi petit cœur, ça va bien se passer, dit-il simplement.

- Hm, fais-je en fermant mon sac. >>

Il se décolle de moi pour me faire un sourire que j'aime beaucoup. Je finis de me préparer et nous sortons dehors pour rejoindre Marie qui est dans sa voiture en face de l'école.

Quand nous entrons dans la voiture, elle nous salue et n'est pas surprise de voir Macéo, comme je lui est dit qu'il allait peut-être venir.

<< Salut les garçons!, lance-t-elle.

- Salut, dit-on ensemble.

- On va manger!, dit Marie en partant la voiture. >> 

Des malheurs à des bonheursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant