Chapitre huit

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Macéo

Shady se sauve avant que je ne puisse l'atteindre, alors je vais à mon casier prendre mon sac. Je vais rejoindre mes amis à leur casier.

<< Ce soir, travailles-tu?, me demande Maxime en fermant son cadenas.

- Non, pas ce soir, dis-je. Pourquoi?

- Viens avec nous!, dit Alexandre.

- Où?, demandais-je.

- Jouer au basket, nous avons trouvé des gens hier, nous pourront les affronter, dit-il avec un énorme sourire.

- Ça me va!, répondis-je. >>

Nous nous dirigeons vers la sortie et Alexandre nous lance qu'il doit aller pisser. Alors nous l'attendons devant la porte. Je tourne ma tête vers un son provenant du couloir adjacent.

<< Tu as entendu?, questionnais-je Maxime.

- Quoi?, dit-il.

- Il y a eu un bruit, dis-je.

- Tu es fou, mec, dit-il. >>

Je continue d'écouter, même si je ne suis pas sûr et même s'il me prend pour un fou, je me dirige vers ce couloir. Shady, tremblant, sanglotant, du sang coulant de son visage et se frappant la tête contre le mur, que je vois en arrivant devant ce corridor. Je me fige, pourquoi pleure-t-il? Pourquoi se frappe-t-il la tête contre le mur?

Je l'entends soupirer un bon coup et se lever. Il s'appuie sur le mur pour s'aider à se lever et se tient le ventre avec son autre main.

<< Putain, dit-il. >>

Et ce que je vois me fais de la peine, d'autres larmes viennent menacer de couler de ses yeux. Je m'avance vers lui, pouvant enfin bouger de ma petite ''paralysie''. J'attrape son épaule pour le retourner et il a un violent sursaut. C'est son visage déformer par la peur qui me frappe en premier quand il se tourne vers moi. Ses larmes qui menaçaient jusqu'à maintenant de couler, coulent à présent sur ses joues, rougies par les larmes qu'il a dû verser plus tôt.

<< Shady, dis-je tout bas. Tu as besoin d'aide?

- To- Tout va trè- très bien, dit-il en essayant de se dégager de ma main encore sur son épaule. Lâch-Lâche-moi, s'il te plait. Je dois y al-aller, vrai-vraiment.

- Je viens avec toi, dis-je en le lâchant.

- Quoi?, dit-il. Non, t-tu ne peux pa-pas.

- Tu ne tiens même pas debout, dis-je. Je vais t'aider.

- Ma-mais, dit Shady avant d'acquiescer n'ayant pas le choix. >>

J'envoie rapidement un texto à mes amis pour leur dire que finalement j'ai un imprévu et je marche au côté de Shady m'assurant qu'il est capable de tenir debout, prêt à le rattraper à tout moment. Nous nous dirigeons vers une autre salle d'eau de l'école pour le nettoyer.

<< Assis toi, dis-je en lui montrant d'un coup de tête le comptoir.

- Euh... Ok, dit-il en posant son sac sur le sol avant de s'asseoir sur celui-ci.

Je prends du papier toilette que je mouille et m'approche de lui. Ma main s'approche de son visage et il ferme violemment les yeux quand le papier vient toucher son visage, sous son nez. J'appuis le moins possible pour ne pas lui faire mal, mais assez pour enlever le sang. Je fais la même chose avec un autre papier trempé à côté de sa bouche. Il gémit de douleur quand j'appuie sur cette partie.

<< Tu devras mettre un pansement, c'est ouvert, conseillais-je à Shady.

- Hum, dit-il pour acquiescer.

- C'est terminé, dis-je en jetant les papiers et je me retourne vers Shady.

- Merci, chuchote t-il. >>

Il descend doucement et nous partons dehors.

<< Qu'est-ce qui s'est passé?, demandais-je. Si tu ne veux pas en parler, ce n'est pas grave.

- Tu ne ve-veux pas plutôt parler, de l'oral?, demande-t-il pour changer de sujet.

- Alors tu ne veux pas qu'on le fasse à la maison?, dis-je en voyant qu'il ne voulait plus parler de ce qu'il s'était passé dans le couloir.

- I-Il faut que je garde mon pet-petit frère, annonce t-il.

- On a juste à le faire chez toi, répondis-je.

- Je ne pense pas que mon père va vouloir que tu viennes à la maison, dit-il rapidement.

- Essaye de lui demander, pour être sûr, répondis-je.

- Hum, fait-il. >>

Shady s'arrête enfin devant une école primaire et un petit garçon qui ne lui ressemble pas beaucoup, saute sur lui.

<< Dydy!, cri t-il. Où étais-tu? Les surveillante allait appeler papa pour qu'il vienne me chercher. >>

Le petit garçon relève les yeux vers son frère, ses yeux brillent de larmes.

<< J'ai eu peur que tu n'arrive pas à temps, dit le plus petit dans un chuchotement que j'arrive à entendre.

- Ne t'inquiète pas, je suis là maintenant, dit Shady en lui prenant sa main pour rentrer chez eux.

- Dydy, c'est qui lui?, demande le frère.

- Je m'appelle Macéo et toi, petit bonhomme?, dis-je avec un grand sourire.

- Moi, je m'appelle Laël Collins et j'ai cinq ans!, dit-il heureux et il me montre cinq de ses doigts. Dydy, il va venir à la maison, ton ami?

- Non, il ne viendra pas et ce n'est pas mon ami, dit-il à son frère. À demain, Macéo.

- Attends, dis-je en le voyant partir vers chez lui, n'oublie pas de demander à ton père pour cette fin de semaine! >>

Il se tourne pour me saluer. Je rentre ensuite chez moi avec le sourire, mais je le perds aussitôt, parce que je me souviens pourquoi j'étais avec lui.

<< Parce qu'il était blessé, soufflais-je. >>

Et je suis sûr et certain que ce n'est pas la première fois que ça lui arrive. 

Des malheurs à des bonheursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant