Chapitre vingt-trois

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Macéo

Shady dans les bras, sa tête dans le creux de mon cou, je le berce doucement. Je caresse son dos et ses cheveux. Après quelques minutes, j'entends sa respiration lente et régulière. Je le place contre le mur pour pouvoir changer mes couvertures trempées de mon lit. J'en met des chaudes et je reprends Shady qui ne pèse pas plus d'une plume et le repose sur mon lit. Je le recouvre de la couverture et j'allais prendre nos vêtements mouillés, mais sa main m'attrape le poignet.

<< Ne me laisse pas, Macéo, souffle Shady.

-Je vais juste porter nos vêtements pour les faire sécher et je reviens, dis-je.

- S'il te plaît, insiste-t-il.

- D'accord... >>

Alors je dépose nos vêtements sur ma chaise de bureau, je m'assis sur mon lit.

<< Dors avec moi, Macéo, dit-il.

- Ok, dis-je en me recouvrant de la couette. >>

Je regarde Shady qui a les yeux fermés, la tête sur un de mes oreillers et la couverture remontée jusqu'au cou. Je passe ma main dans ses cheveux. J'aime bien ses cheveux... Ils sont tout doux. Je m'étends et je finis par m'endormir, épuisé de ma journée remplie d'émotions fortes.

Je me réveille dû à du bruit. Je regarde autour de moi, je vois Shady trembler et respirer vite. J'allais le réveiller, mais il se redresse d'un coup, transpirant et haletant. Il regarde autour de lui, effrayé. Il se recroqueville sur lui-même et ses épaules tressautent. Mon cœur se serre, il pleure... Je me redresse et je passe un bras derrière ses épaules. Il sursaute violemment, mais se laisse faire après m'avoir regardé. Je le colle contre moi.

<< Qu'est-ce qu'il se passe, Shady?, demandais-je. >>

Il ne me répond pas et il continue de pleurer.

<< Tu m'en parleras quand tu seras prêt, dis-je.

- Je... J'ai peur, Macéo..., m'annonce t-il.

- Je suis là, d'accord?, dis-je. Tu peux compter sur moi.

- Oui..., dit-il. >>

Je nous recouche, le gardant toujours dans le creux de mes bras. Il remue encore dans mes bras et je sens ses larmes couler sur mes bras.

<< Tout va bien, hm, dis-je en le caressant doucement. >>

Il tremble un peu plus et je le serre fort dans mes bras.

Je me réveille doucement à cause de la lumière du jour qui passe à travers mes rideaux entrouverts. J'ouvre les yeux et regarde ma chambre. Je regarde Shady qui me regarde, encore bien blotti dans mes bras. Je lui souris et il détourne les yeux, les joues rouges de gêne.

<< Bon matin, dis-je encore de ma voix endormie.

- Bon matin..., dit-il.

- Ça fait longtemps que tu es réveillé?, demandais-je.

- Pas tant que ça, dit-il en se dégageant. >>

Je souris en le voyant aussi malaisé de la situation, mais je le perds assez vite en revoyant ses bras couverts d'hématomes.

<< Qui t'as fait ça?, demandais-je en regardant ses bras.

- Le-les gars de l'école, bégaie-t-il et il essaye de cacher ceux-ci.

- Il ne te referont plus de mal, alors reste avec moi!, dis-je en le regardant dans les yeux.

- D'accord, dit-il et je vois dans ses yeux une lueur de bonheur.

- Tu veux faire quoi?, le questionnais-je. Nous sommes samedi, alors on est libre!

- Faut que je retourne chez moi..., dit-il en perdant tout bonheur.

- Je te raccompagne, alors. >>

Nous nous habillons et nous sortons de ma chambre. J'ai prêté des vêtements propres à Shady et j'ai pris nos vêtements trempés pour les mettre dans la laveuse. Nous descendons les marches, ensuite pour sortir, mais la voix de ma mère nous interpelle.

<< Bon matin, chéri, dit-elle. Ho! C'est qui?

- Bon matin, maman, dis-je et je me tourne vers Shady. C'est un ami, il s'appelle Shady.

- Bon matin, Shady! Je suis la maman de Macéo, tu peux m'appeler Caroline, se présente-t-elle.

- Bon matin, dit-il.

- Vous partez?, demande-t-elle.

- Oui, il doit rentrer chez lui, dis-je.

- J'ai préparé le petit déjeuner, restez donc pour manger.

- Ça m'aurait fait plaisir de rester, mais je dois vraiment rentrer, dit-il et il se tourne vers moi. Je vais y aller.

- Je viens avec toi, dis-je. À plus, maman.

- Bonne journée les garçons. >>

Nous sortons après avoir mis nos souliers, j'ai dû en passer à Shady, car les siennes étaient encore toute trempées. Nous marchons donc vers chez lui.

<< Tu aurais pu rester chez toi, tu sais, dit Shady.

- Je sais, dis-je. >>

Je ne sais pas à quoi il a pensé, mais je l'ai vu sourire, ce qui m'a fait sourire. Nous arrivons chez lui, une dizaine de minutes plus tard.

<< C'est ici, lance-t-il d'une voix tremblante.

- Shady?, demandais-je en le voyant trembler.

-Ne t'inquiètes pas, j'ai juste froid, dit-il rapidement.

- Tu peux tout me dire, hein?, dis-je.

- Oui..., dit-il. Bon! Je vais y aller... Merci pour hier soir.

- Hm, émis-je. >>

Je le vois s'avancer vers sa porte et il cogne. La porte s'ouvre et je vois ce qui doit être son père, un visage de colère sur le visage. Il empoigne violemment le bras de Shady et j'ai tout juste d'entrevoir Laël que la porte se referme. Laël qui était en larmes. Laël qui avait un œil au beurre noir.

Je reste quelques instants figé face à ce que je viens de voir. Est-ce que Shady et Laël se feraient battre par leur père? Qu'est-ce que je fais? Mon premier réflexe est de prendre mon téléphone que j'ai, heureusement, pris avec moi et de composer trois chiffres bien simple: 911

Des malheurs à des bonheursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant