Des malheurs à des bonheurs

Chapitre trente-six

Shady

Marie nous fait le tour du logis et nous montre nos chambre en dernier. C'est une très belle maison, petite, mais sûrement très chaleureuse. J'entre dans ma chambre et referme la porte derrière moi. Une belle petite chambre, un bureau devant une grande fenêtre donnant la rue en face de la maison. Le lit double est dans un coin de la chambre d'un bleu pâle. La couverture est noir ainsi que le bureau, la chaise de celui-ci est de la même couleur que les murs. Une porte près de mon lit mène à un garde-robe. Je pose mes sacs sur ce qui est maintenant mon lit. Je m'assois sur celui-ci.

Tout va tellement vite... Je viens à peine de me réveiller que la police m'interroge déjà et le jour d'après, je suis dans une famille d'accueil... Je branche mon téléphone pour le charger et je m'étends sur le lit. Je n'ai aucune envie de bouger... Pourtant je devrais défaire mes sacs, mais après tout, mon père n'est plus là alors... Je peux bien en profiter et partir vers le monde de morphé quelques minutes...

La sonnerie de mon téléphone me réveille et je prends celui-ci dans mes mains en le débranchant. Je repose ma tête sur l'oreiller et marmonne un ''Salut... ''

<< Je te réveille?, demande la jolie voix de Macéo.

- Hm hm..., fis-je. >>

Je l'entends rigoler doucement.

<< Je voulais juste savoir si tout était correct, dit-il.

- Tout est correct, soufflais-je toujours fatigué.

- Texte moi quand tu seras apte à m'écrire, dit Macéo. Je t'aime.

- Je t'aime aussi, dis-je et nous raccrochons. >>

Je me rendors automatiquement.

Censure du cauchemar!

Je me réveille en sursaut, haletant de peur et des larmes dévalant mes joues creuses. Je tremble énormément et je prends de grande respiration. Je prends mon téléphone pour regarder l'heure et je vois qu'il est seize heures trente. Je reste dans mon lit, le temps de me calmer.

Je finis par me lever, m'étire et décide de ranger mes vêtements dans ma garde-robe pour essayer de penser à autre chose.

Ça cogne à la porte après quelques minutes.

<< Entrez!, dis-je en me tournant vers la porte et je vois Marie.

- J'ai fais à manger, tu viens?, demande-t-elle.

- Heu..., ouais, dis-je. >>

Nous allons dans la cuisine et nous mangeons. Je me force à manger, n'ayant aucunement pas faim, mais je n'ai plus de force, alors je dois récupérer...

<< Shady?, dit Marie.

- Oui?

- Jacob, m'a dit que tu devais aller voir une psychologue, dit-elle.

- Jacob?, demandais-je.

- Le policier, dit-elle.

- Ha ok..., répondis-je. Il me l'a dit aussi.

- Il m'a donné quelques noms de psy', tu veux que je les contacte?

- Pas le choix de toute façon..., soufflais-je.

- Tu as le choix, Shady, annonce-t-elle en me regardant dans les yeux. Mais je pense que tu devrais en voir une, même si c'est pour quelques séances, ça va t'aider à passer au dessus, ou tu vas aller mieux, parce que tu raconte tout. Tu dois en parler.

- ..., je la regarde dans les yeux et je vois qu'elle est sincère. Ok, je vais essayer. >>

Après avoir mangé et avoir fini de vider mes sacs, je prends mon téléphone pour écrire à Macéo.

De moi: Salut.

C'est seulement après quelques secondes qu'il lit mon message et qu'il me répond.

De Macéo: Salut, ça va?

De moi: Ouais.. et toi?

De Macéo: Oui.

De moi: On peut se voir?

De Macéo: Oui. Où?

De moi: Au parc, proche de l'école.

De Macéo: D'acc'.

Je me lève de mon lit, sors de ma chambre et me dirige vers l'entrée. J'ai besoin de sortir, tout va trop vite. Je mets mon manteau, mes souliers et Marie arrive vers moi.

<< Où vas-tu?, demande t-elle. >>

Je me fige.

<< Tu vas où!?, demande mon père en me prenant par le bras et me tirant hors de la maison pour m'amener dans la voiture d'un nouveau homme en manque. >>

Une main sur mon épaule me fait revenir à moi. Je tremble un peu et j'essaye de ne rien montrer.

<< Je ne voulais pas te faire peur..., dit-elle désolée. Je veux juste savoir.

- Je-je vais au parc, dis-je.

- D'accord, ne reviens pas trop tard. >>

J'acquiesce vaguement avant de sortir de la maison. Je marche rapidement vers le parc près de l'école, connaissant le coin par cœur. Je marchais beaucoup avec ma mère, alors je connais ce coin, passant souvent ici. Je marche dans les quelques centimètres de neige et quand je respire, je vois de la fumée sortir de mon nez.

J'arrive à celui-ci en une dizaine de minutes et Macéo n'y est pas encore. Je vais donc vers le seul banc. Heureusement que sur le banc, il n'y a pas de neige. Je m'assois sur celui-ci et je lève mon regard vers le ciel, où se trouve déjà quelques étoiles.

Du coin de l'œil, je sens quelqu'un s'assoir à mes côtés et je sais que c'est Macéo. Nous restons un moment dans le silence avant qu'il ne le brise.

<< Ça ne va pas, hein?, dit-il en prenant ma main. >>

Le temps que j'assimile sa question, je me tourne vers lui.

<< Non, ça ne va pas, Macéo, avouais-je. >>