Des malheurs à des bonheurs

Chapitre trente-sept

Macéo

Assis avec Shady, sur le banc, le silence planant.

<< Ça ne va pas, hein?, dis-je en le regardant. >>

Il se tourne vers moi.

<< Non, ça ne va pas, Macéo, m'annonce t-il. >>

Je ne dis rien, attendant qu'il se livre de lui-même, pendant que mon cœur se serre douloureusement. Même si je savais qu'il n'allait pas bien, l'entendre le dire fait mal...

<< Ça va trop vite pour moi, Macéo. Ça me dépasse... Je viens à peine de me réveiller que je dois parler à la police. Je suis amener chez une femme que je ne connais même pas. Je dois aller voir une psychologue et tout raconter!, lâche-t-il. J'a-j'ai peur de ne pas pouvoir surmonter tout ça... >>

Il se recroqueville sur lui-même.

<< Qu'est-ce que je dois faire, Macéo?, pleure t-il. >>

Je me rapproche de lui, entourant ses épaules de mon bras.

<< C'est vrai que ça peut te brusquer, que ça aille aussi vite, mais plus vite tu en parlais avec le policier, plus vite ils pouvaient faire quelques choses avec ton... Géniteur. Tu sais, je suis sûr que tu vas apprécier être chez cette femme, malgré qu'elle soit une inconnue, tu vas apprendre à la connaitre. Et pour la psychologue, je dirais que ça ne peut que t'aider. Sortir tout ce que t'as sur le cœur, sans en parler à une personne proche de toi, c'est sûrement plus facile. >>

Je n'entends plus ses pleurs et je regarde Shady. Il a relevé le visage vers moi et me regarde.

<< Sinon, je suis là pour t'épauler, t'écouter, te réconforter, même si tu ne me dis rien, dis-je. Je t'aime tellement... >>

Je souris tristement.

<< Je t'aime aussi. >>

Nous nous serrons fort dans les bras.

<< Merci d'être venu, me chuchote t-il à mon oreille.

- Ne me remercie pas pour ça...,dis-je.

- Je dois y aller, souffle-t-il. Marie ne veut pas que je rentre trop tard.

- Elle s'inquiète juste pour toi, Shady...

- Je sais...

- Je t'accompagne, dis-je.

- Mais tu prolonges ton chemin, dit-il.

- Pas grave, dis-je. >>

Je lui prends la main et nous nous levons. Nous marchons côte à côte jusqu'à son nouveau chez lui.

<< Est-ce que tu reviens à l'école lundi?, demandais-je.

- Je vais sûrement y aller, dit-il. J'ai beaucoup manqué et je n'ai pas trop envie de rester enfermé dans la maison.

- Je t'aiderai à reprendre les cours, dis-je. Faudrait aussi apprendre notre oral, c'est dans trois semaines.

- Hm. >>

Nous arrivons devant une belle petite maison et il s'arrête.

<< C'est ici, dit-il.

- Appelle-moi, si tu as besoin, dis-je.

- Oui. >>

Je me penche vers lui pour lui voler un petit baiser. Je me recule ensuite et je le vois rougir.

<< Bonne nuit Shady.

- Bon-bonne nuit Macéo. >>

Il me sourit et se retourne pour se diriger vers la porte. Il cogne et la porte s'ouvre ce qui doit être Marie. Shady m'envoie la main avant de fermer la porte et je décide de rentrer chez moi.

Je m'inquiète énormément pour Shady. C'est un être qui paraît fort, mais dans le fond c'est comme un petit bébé faible et brisé. J'espère qu'il ne fera plus de bêtise qui va lui couté la vie...

Je rentre chez moi et me prépare pour aller me coucher ensuite.

Mon téléphone sonne, croyant que c'est mon alarme j'appuie dans le milieu de celui-ci pour l'éteindre. Malheureusement, elle ne s'éteint pas et le bruit continu d'agresser mes pauvres oreilles. Je me redresse et je le prends dans ma main. Je vois le nom de Shady. Shady qui m'appelle à trois heures du matin. Je fronce les sourcils en répondant.

<<Shady, qu'est-ce qui se passe?, demandais-je inquiet. >>

Tout ce que j'entends, c'est une respiration rapide et les sanglots.

<< Shady, prends de grande inspiration et expire, lui dis-je. >>

Je l'entends faire ce que je lui demande, malgré les hoquets qu'il a. Il reprend donc une respiration à peu près normale.

<< Qu'est-ce qui s'est passé, Shady?, demandais-je une nouvelle fois.

- J'a-J'ai fais un cau-cauchemars, dit-il. Est-ce que tu peux me parler le temps que je m'endorme, s'il te plait...

- Bien sur, Shady, dis-je en me plaçant plus confortablement sur mon lit. >>