Des malheurs à des bonheurs

Chapitre quarante-sept

Shady

Aujourd'hui, le policier est venu voir si tout allait bien avec Marie. Nous sommes mardi soir, assis à la table de cuisine avec mon frère et le policier. Marie, ailleurs pour que l'on n'ait pas peur de dire quelques choses contre elle, si elle ne serait pas correcte.

Le policier nous pose des questions et il voit bien que sur le visage de mon petit frère, un sourire y éclate. Mon frère est redevenu lui. Il sourit tout le temps, essaye de me remonter le moral quand je plonge dans mes pensées les plus sombres...

Jacob, le policier, est content que tout aille pour le mieux avec Marie. Il laisse partir mon frère après avoir vérifié ce qu'il devait et il fait revenir Marie. Elle s'assoit et le policier se lance.

<< J'ai une bonne nouvelle, Shady, dit-il. Ton géniteur va en cours jeudi dans l'après-midi, mais tu devras y être, toi aussi.

- Je suis obligé?, demandais-je, ne voulant pas le revoir.

- Oui, tu devras témoigner de ce qu'il t'a fait, dit Jacob. Juste un petit bref, il sera reconnu coupable, de tout façon. Après ça, tu n'auras plus jamais à le voir.

- D'accord, soufflais-je.

- Je vais t'accompagner, Shady, annonce Marie. Je vais prendre congé.

- Merci... >>

Je n'ai aucune envie d'y aller... Je ne veux pas le revoir...

Je me lève, souhaite une bonne soirée à Jacob et va dans ma chambre. Je me laisse tomber dans mon lit et pense.

Demain , nous sommes mercredi... Le mercredi soir, j'ai un rendez-vous avec la psychologue... Et le lendemain, en après-midi, je revois mon père...

Je soupire en passant mes mains devant mon visage. Je me redresse lentement en position assise et je fouille dans ma table de chevet, où j'y est mis mes feuilles. Je les prends dans mes mains, me recouche et relis ses pages tachées d'encre noire.

Félix et Simon... Deux garçons complètement différents, maintenant que j'y repense... Félix était un garçon qui adorait faire du sport, faire des sorties tandis que Simon était plutôt le garçon qui adorait s'enfermer pendant des heures à regarder des animes ou à lire des mangas... Pourtant, ils s'entendaient à merveille. En y repensant, je m'ennuie d'eux... Je m'ennuie des sorties et des promenades que l'on faisait jusqu'à tard dans la nuit et des réprimandes de ma mère quand je revenais à vingt-deux heures...

Je m'endors avec les souvenirs de mes anciens amis, avec une certaine mélancolie.

Dring! Dring! Dring!

Je me redresse rapidement, une main cherchant mon téléphone et de l'autre, frottant mon visage pour me réveiller. Je baille, m'étire et me lève de mon lit. Je fais ma petite routine du matin, en n'oubliant pas d'aller me doucher, comme hier soir je ne suis pas été.

À l'école, je suis dans ma bulle. Dans les cours je n'écoute pas trop, pensant à ma vie d'avant. Ça fait longtemps que je n'avais pas fait ça... Penser à mes amis pendant ces deux ans, je ne pouvais pas, parce que mon père m'aurait frappé à cause d'une mauvaise note.

Je soupire... Est-ce que ça vaut la peine de les recontacter? Après tout, j'ai Macéo maintenant et même si Alexandre et Maxime ne me parlent que très peu, ils restent avec nous le midi. Je suis, un minimum heureux, comme ça. Si ça se trouve, ils m'ont oublié. Ils ont dû trouver de nouveaux amis.

Félix, étant parti dans une autre école et Simon, que je ne vois plus dans cette école. Il est peut-être parti à cause de ses parents? Ses parents doivent souvent déménager, parce qu'ils... Euh... Il me semble que c'est parce qu'ils doivent souvent changer d'établissement... Je ne sais plus trop.

<< Shady?, m'interpelle le professeur me sortant de mes songes. >>

Je le regarde fronçant des sourcils, ne voyant personne dans la classe.

<< Le cours est terminé, dit-il.

- Ha!, dis-je en me levant. Au revoir, monsieur.

- Bonne journée, dit-il et je sors de la classe. >>

Je me dirige vers mon casier où Macéo m'attend pour aller dîner, les deux premiers cours ont filé vite...

<< Salut mon cœur, dit-il avec un beau sourire.

- Salut Macéo, dis-je en rougissant légèrement.

- Ça va?, demande-t-il.

- Hm..., soupirais-je. Ça va et toi?

- Oui, mais tu n'as pas l'air sûr, mon cœur, dit-il.

- Hier, la police est venue à la maison et m'a dit que je devais aller en cours pour que mon père soit jugé... Je n'ai pas envie de le revoir...

- C'est quand?, demande-t-il.

- Demain en après-midi, je manque les dernières périodes et en plus, ce soir, j'ai mon rendez-vous chez la psychologue..., soufflais-je. >>

Tout d'un coup, Macéo me prend dans ses bras par derrière, étant dos à lui pour ranger mes choses dans mon casier. Il met sa tête dans mon cou et son souffle chaud me caresse le cou. Je frissonne.

<< Je vais venir avec toi, dit-il tout doucement.

- Quoi?, dis-je avec étonnement.

- Je vais venir avec toi, au procès.

- Macéo... Tu vas manquer des cours...

- Je vais les reprendre et de toute façon, ma mère va me dire oui, dit Macéo. Elle t'aime bien, même si elle ne t'as pas vue souvent! Et moi je veux venir, parce que je veux te soutenir et que je t'aime... Je ne veux pas que tu sois seul, avec lui dans la même pièce que toi.

- Je t'aime, aussi-, dis-je avant de me faire couper.

- Qu'est-ce que vous faites?, demande un des amis de Macéo. >>

Même si je ne les vois pas, je sais qu'ils sont encore loin, parce qu'ils parlaient fort, pour que l'on les entendent.

<< Macéo, dis-je en bougeant légèrement pour qu'il me lâche. >>

Même si ses amis traînent avec nous le midi, Macéo ne leur a pas encore dit pour nous deux, en me disant qu'ils trouvaient ça étrange de voir deux mecs ensembles... Bande d'homophobe... Et de toute façon, personne ne sait pour nous.

<< Ils vont nous voir...

- Je sais, grogne t-il avant de reculer sans oublier de m'embrasser l'intérieur du cou. >>