42. A bout de souffle

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17 : 58

A la nouvelle villa

Montería – Córdoba

Elle


Assise sur le transat près de la piscine, nous tenons chacune un verre de cocktail. Ça fait déjà deux jours que nous avons complètement quitté Bogotá. Val commence déjà à bien immerger avec l'alcool tandis que Cassie fait bien attention pour la toute première fois de sa vie je pense.

― Vous savez, je n'avais jamais souhaité de naître dans ce genre de famille mais le fait est que c'est ce qui m'est arrivée ! Ce n'est pas que j'ai honte de mon frère ou de ma mère... En fait, je les adore même, mais.... J'aurai préféré qu'ils ne soient pas impliqués dans ce genre d'affaire. Vous penseriez peut-être que j'ai une vie de luxe et d'insouciance mais ça n'a jamais été le cas ! Si seulement vous saviez sur quoi j'ai dû passer pour arriver là où je suis... Et même après toutes ces années, je ne suis toujours pas la même.

Eh bien, tout ça, je m'y attendais déjà. Je m'en doutais bien qu'elle avait sûrement dû passer par d'horribles épreuves. Ça se voit que Valentina a l'air d'une personne ayant une grande joie de vivre à l'extérieur mais à l'intérieur, je le sais.... Je sais qu'elle est détruite.

― J'en voulais à la terre entière durant une époque, à cette période où j'avais complètement changé. Je n'étais plus vraiment la même.... Je ne me reconnaissais plus mais... J'arrivais à tenir... seulement car je pensais à mes frères....

Elle se met en larme et je baisse mon regard. C'était pour ça qu'elle m'en voulait autant, car je lui ai retiré l'une de ses raisons de vivre. C'est vrai que je ne lui avais pas tiré dessus, mais n'empêche que j'ai à peu près participé et son meurtre.

― C'est pour ça que je t'en voulais autant MIA... Car dans ma vie j'avais déjà tout perdu. Il ne me restait plus qu'eux....

Les yeux larmoyants, je ne sais quoi répondre. Je sais très bien ce que ça fait de s'accrocher au peu de chose qui nous reste. Car moi aussi j'avais tout perdu. J'ai dû m'accrocher au souvenir à une promesse, celle de continuer malgré tout. Elle au moins, a eu la chance de les avoir, eux.

― Parfois, je sens que la vie est un fardeau... un énorme ! Mais si je suis encore ici devant vous c'est grâce ou bien à cause de mon frère, Adusto. Il avait besoin de moi et réciproquement j'avais besoin de lui. Mais le seul problème, c'est que je ne suis plus la même, je m'accroche plus à la bonne raison mais je le fais pour lui... Sans lui, je... Je.... J'en aurais déjà fini avec tout ça...

― Mon conseil comme toujours c'est de ne pas oublier... ça fait partie de toi maintenant. Tout ce qui t'était arrivé fait désormais partie de toi. Mais tu peux te battre pour ne pas laisser tes démons gagner. Vis ta vie comme s'il n'y avait pas de lendemain durant une journée. Rigole, fais la fête, et extériorise tout ce que tu ressens en toi. Tu ne pourras jamais tout oublier comme tu ne pourras jamais tout effacer, ce que je te suggère est tout simplement de te libérer. Il n'y a rien de mal d'extérioriser ta colère, ta tristesse.... Tout ! Ne te laisse pas te détruire toi-même de l'intérieur... Tu es forte Val...

Je sais qu'en ce moment, Cassie est en train de jongler entre son rôle d'amie et de psy. Ça se voit qu'elle parle comme une professionnelle mais qu'il y a tout de même une différence.

― Qu'est-ce que j'ai fait de si intolérable pour m'avoir fait ce truc pareil ! Elle s'était prise à tout ce j'avais....

― C'est que la vie est une conasse ! Tonne-je.  Ça y est, c'est dit !

Inidentifiable : Entre Plusieurs FlammesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant