11 : 08
Montería – Córdoba
Cassandra
Assise au milieu de la pièce, ce petit bâtonnet devant moi me fait peur. Qu'est-ce qu'on a fait ? Putain ! Je suis stupide ! Stupide ! Stupide ! A quoi ai-je bien pu penser ? Qu'est-ce que je vais faire ? Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire ?
― Cassie, tout va bien ?
Assise par terre au milieu de ma chambre depuis des heures, les filles s'inquiètent sûrement mais je n'ai pas la force de sortir d'ici. Je n'ai pas la force de les faire face. Alors je préfère m'allonger sur le sol après leur avoir annoncer....
― Oui ! Je suis toujours en vie !
C'est bizarre de se retrouver dans l'autre côté de la ligne. D'habitude, ce sont les gens qui viennent à moi, qui me demandent des conseilles et à qui je demande si tout va bien. Mais à cet instant précis, c'est l'inverse. J'ai besoin d'une oreille et d'une épaule sur qui m'effondrer.
― Cassie... Je m'inquiète un peu là, confie MIA.
― C'est juste un petit maux de tête... Ça va passer...
Abandonnant l'affaire, elles s'en vont. Mais ça n'empêche pas à la réalité de me fouetter aussi fort au visage. Quelles sont les solutions qui me sont offertes ?
Je devrais peut-être le lui annoncer... Juste comme ça ? Sans prise de tête ? Comme si j'annoncerai le temps d'aujourd'hui ? Un mauvais temps. Une tempête !
Stressant comme jamais, j'essaie de penser comment c'est arrivé et je n'arrive à trouver aucun échappatoire à ce qu'on fait. C'était tout simplement probable... Personne n'était à la maison. Nous ne savions pas pourquoi mais le fait est que ça nous a donné l'opportunité de... De nous laisser consumer par ce désir.
Lorsque tout le monde s'inquiétait de l'état de Valentina qui a même dû faire un séjour à l'hôpital, Sergio venait d'arriver à la villa et moi, je cherchais MIA dans mon maillot de bain. Je voulais juste un peu de compagnie comme Camilla avait encore disparu, on ne sait où.
Abandonnant ma recherche, je me suis dirigée vers le mini bar pour boire un verre mais c'est là que je l'ai trouvé. Dans sa chemise blanche, appuyé sur le mur et le regard si perçant, il a réveillé la bête en moi. Cette bête insatiable et en manque d'excitation. Ça fait des mois que personne ne m'a touché et la frustration ne faisait qu'augmenter cette envie de me perdre dans ses bras. Je le voulais... Je le voulais tellement que c'en était douloureux pour mon corps.
― Pourquoi la villa est-elle vide ? Me tente-t-il.
― Parce qu'elle est vide ?
Nos regards ont changé et ce sont accrochés comme jamais.
Depuis la fois où je m'étais perdu dans le quartier où se trouvait son appartement, nous jouions à un jeu brûlant. Je ne cesse de le provoquer et il n'a fait qu'admirer. Ça fait des mois et parfois je regrettais qu'il ne fasse rien.
Comme chacun de mes bikinis, celui-ci est très sexy. Un haut vert dévoilant une partie de seins et un bas pas très recouvrant, je lui laisse imaginer le reste.
― Tu ne l'avais pas remarqué ? S'approche -t-il de moi.
M'appuyant sur le comptoir, je serre légèrement mes cuisses pour tenter de me soulager.
― Pourquoi tu me cherches ?
― Parce que je te cherche ?
― Arrête de répéter ce que je dis.
― Parce que je répète ce que tu dis ?
Empoignant ma taille, il ne cesse de me fixer. Comment lui résister ?
― Si jamais ça part plus loin... Je veux que tu saches que....
― Tu ne veux pas d'attache ? Moi non plus !
― Une fois et c'est tout...
― Une fois, pas plus... Répète-je.
Mais une fois que ses lèvres s'étaient collées aux miennes, j'ai compris que ça ne tenait plus cette parole. Comment je pourrais me lasser du goût de ses baisers ? Il était si entreprenant, si... Si parfait...
J'aime le sexe, et je pousse même MIA à découvrir ce monde mais je ne savais pas j'en serai autant accro après cette journée. Il m'a fait découvrir un autre univers... Il était devenu ma drogue.
Donc, après cette première fois se suivaient les autres fois. Nous l'avons fait dans presque toutes les pièces de la villa sauf dans les chambres des autres. Il m'a de nouveau ramener dans son appartement et j'en profitais comme jamais.
Les événements se sont succédés, son travail augmentaient et j'étais devenue celle qui le libérait de toute cette toxine externe. Il ne me lâchait plus, il ne regardait plus que moi mais notre pseudo relation restait quand même un secret.
― Il faut qu'on parle...
Hier, dans un excès de jalousie pour une meuf, je lui ai fait toute une scène et il m'en veut toujours autant.
― Pas maintenant !
Dans la salle de sport de la villa, il venait de parler avec les hommes du cartel quand je l'ai rejoint.
― Peu importe le moment, c'est important ce que je vais t'annoncer...
Baissant les yeux, j'essaie de trouver la meilleure façon de le lui annoncer mais je me rends compte qu'il n'y en a pas. Il le prendrait de la même manière.
― Je suis enceinte.
Il me fixe, il me sonde, il essaie de trouver la moindre faille dans mes gestes. À quoi pense-t-il ?
― Qui est le père ?
M'étranglant presque de m propre salive, je ne crois pas mes oreilles. Qu'insinue-t-il au juste ?
― Je ne sais pas ! Je doute entre toi et les centaines de mecs avec qui j'ai baisé ces derniers temps !
― Ne le prend pas comme ça, Cassandra. Tu dramatises encore...
― Alors comment veux tu que je le prenne ? Bien sûr que c'est le tien ! Et je ne sais pas quoi en faire !
― Tu parles de l'avortement ?
― C'est si facile pour toi de le dire... A croire que tu l'espère.
― Cassandra, tu t'éggares encore.
Fatiguée, je m'assieds sur le sofa juste à côté. Je ne sais même plus pourquoi je suis venue le voir. Qu'est -ce qui ne va pas chez moi ?
― J'ai un bébé dans mon ventre et aussi fou que ça l'est, je veux le garder.
Constatant qu'il ne dit rien je continue.
― Je n'avais pas pensé à l'avortement mais aux autres possibilités qui s'offraient à moi. Je sais très bien que ce n'est pas un monde pour élever enfants mais même si je dois m'écarter pour le faire, je n'hésiterai pas. Je ne sais pas ce que tu en penses ni ce que tu ressens à cet instant mais... Si tu n'es pas du même avis que moi, je te laisse t'en aller...
Prenant ma main, il se mouve enfin. Je pense qu'il allait rester dans cette même position jusqu'à ce que je parte.
― Je suis avec toi à cent pourcent et je te promets qu'on va arriver...
VOUS LISEZ
Inidentifiable : Entre Plusieurs Flammes
ActionLorsqu'on nous met au monde, nous avons déjà une route bien tracée sur laquelle on doit marcher, et aussi un monde dans lequel on se repère afin de se forger une personnalité. Mais qu'est-ce qui se passerait si on se trompait de monde et qu'il nous...