BREAK

Chapitre 11

PDV Joey

La paume de ma main posée sur ma joue je regarde le film qui se diffuse sur la télé sans trop m'y intéresser. C'est les films que Matt aiment, il y a un peu d'action, pas trop d'histoires et des personnages complètement ennuyeux. La pub passe, je jette un coup d'œil à mon téléphone.

22:39.

Je baille une main devant la bouche, je n'ai jamais eu autant envie de dormir. Les pubs défilent à la télé alors que je sens mes yeux se fermer. Entre mes minis assoupissement je vois certaines pubs, déodorants, voitures, pâtes.. Mais une me fait perdre instantanément toute ma fatigue, un jeu pour enfant, un jeu avec les princesses.

J'ai toujours voulu en être une étant enfant, parce qu'elles avaient l'air d'avoir une vie parfaite, elles avaient la vie que je rêvais d'avoir. Elles trouvaient toujours leur prince charmant et c'est ce que je voulais, c'était cliché mais c'était mon rêve à moi. J'ai grandi et c'est resté dans un coin de ma tête, espérant un jour trouver mon prince charmant, avec mon mariage parfait et mon bonheur. Mais ça n'a été qu'éphémère, je souris tristement, le goût amers de la jalousie sur la langue. Ça n'arrivera jamais.

Les princesses défilent, la voix de l'homme dans la pub qui décrit le jouet vient jusqu'à dire le nom de la princesse dans mon dessin animé favori: « La belle et la bête ».

Belle.

C'est devenue mon dessin animé préféré au moment où il m'a appelé comme ça. Je suis nostalgique à chaque fois que j'y pense, j'aimerais retourner dans le passé lui demander son nom et son prénom ou bien lui demander son numéro de téléphone. Comment ai-je pu le laisser me filer entre les doigts ?

Je souffle en me passant les mains sur le visage, je finis par me lever et annoncer a mon fiancé:

-Je vais dormir, je suis fatiguée, continue le film..

C'est faux, j'ai perdu toute envie de dormir mais j'ai besoin.. j'ai besoin de le retrouver, de m'allonger face au plafond, de fermer les yeux et revivre cette soirée. Rien qu'une dernière fois pour m'échapper un petit temps de ma réalité douloureuse.

« Octobre 2018

Je danse à en avoir mal aux jambes tout en hurlant à m'en faire perdre la voix. Je ne me suis jamais autant amusée. Tout ça sous le regard amusé du brun non loin de moi.

Ayant beaucoup trop mal à cause de mes chaussures je m'éloigne vers la cuisine pour me servir un nouveau verre. Une légère odeur de lavande vient jusqu'à moi, il est juste derrière moi.

-Je crois que ma mission a marché, murmure t-il si près de moi que mon cœur se met à battre de plus en plus rapidement.

Je me retourne pour lui faire face, mon corps coincé entre le sien et la table qui tape dans le bas mon dos. Son visage à seulement quelques millimètres du mien, je me sens rougir. Son bras passe à ma gauche frôlant mon corps, accélérant au même moment mon souffle. Il apporte un verre à ses lèvres, mon regard reste fixé un long moment dessus jusqu'à remonter jusqu'à ses yeux qui font des allers retours entre les miens et mes lèvres. Ma gorge s'assèche, les mots me manquent, enveloppé dans une bulle rien qu'à nous je n'entends plus la musique ni les voix autour de nous.

-Ouvre la bouche, ordonne t-il.

Je fronce les sourcils mais mon corps réagit plus vite que ma tête, je sens mes lèvres s'entrouvrir. Une de ses mains attrape mon menton pour faire pencher ma tête en arrière alors que l'autre tenant son verre s'approche de ma bouche et y verse son contenue dedans. Je ne sais pas ce qu'est cette boisson mais elle n'est aucunement agréable mais je ne sens plus le goût quand je croise le regard du brun rempli de désir sur moi.