Chapitre 17

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PDV Ayden

Le silence règne dans l'appartement depuis un bon bout de temps maintenant.

Je sais qu'une dispute a éclaté mais je n'en sais pas la cause, Matthew m'a viré avant, connard.

Je ne sais pas pourquoi elle essaye de m'éviter en ce moment. Je ne sais pas non plus pourquoi elle a fait un malaise ce soir là, je ne veux pas la rendre mal à l'aise alors j'agis comme elle. Je l'évite.

La voix dans ma tête ne cesse de me répéter qu'elle agit de la sorte car elle sait, elle sait qui je suis réellement. Mais comment a-t-elle pu savoir ?

Je ne sais plus quoi faire, plus quoi dire..

Je sors de la chambre en direction du salon, sur le canapé de celui-ci je distingue une silhouette.

Évidemment.

Je reconnais Joey, allongée sans couverture sur ce grand divan.

Et lui va garder le lit, un égoïste, il a toujours été un égoïste de toute façon. Depuis que je le connais il n'en à toujours vu que pour lui et personne d'autre, il n'est même pas capable de lui donner de quoi se couvrir.

Comme on dit: connard un jour connard toujours.

Lucilia me répétait ça des fois, elle aimait les petites citations quotidiennes, elle devait avoir une dizaine d'applications consacrées à ça.

Elle était une grande fan de Charles Baudelaire, elle avait lu presque tous ses livres mais il n'y avait qu'une citation qu'elle pouvait me répéter des dizaines de fois: « On ne peut oublier le temps qu'en s'en servant ».

Je n'avais jamais vraiment fait attention à la vraie signification.

Se servir de son passé comme une force comme une chose qui te pousserait de l'avant. Je l'ai compris bien trop tard malheureusement..

C'était la seule à s'être intéressé à moi, la seule qui a essayé de me sauver quand je voyais mon monde s'écrouler, quand j'avais tout perdu, elle, comprenait. Elle pouvait m'écouter des heures sans pour autant en avoir marre, sans pour autant m'abandonner comme tous les autres.

Quand j'ai vu ma mère refaire sa vie, se reconstruire comme je n'avais pas pu le faire j'ai eu envie de partir pour enlever cette douleur que je ressentais quotidiennement.

Mais elle a continué à m'écouter, même quand j'ai pu être des plus désagréable avec elle.

« Août 2017

-Hey Ayden ! s'exclame t-elle en entrant dans ma chambre.

Entouré d'une grosse écharpe violette et d'un gros manteau qui nous donne l'impression qu'elle ne respire pas, elle déborde la joie de vivre.

J'ai beau lui dire que l'hiver est presque fini et qu'il ne fait plus aussi froid, elle n'en a rien à faire, elle a toujours froid.

Elle enlève son manteau et son écharpe qu'elle dépose sur la chaise de mon bureau. Elle replace ses grosses lunettes sur son nez. Je remarque sa frange décoiffée et son chignon qui risque de tomber à tout moment. Elle sort son téléphone et lit sa citation du jour:

-« Partir, c'est espérer, toujours ».

Après avoir enlevé ses doc martens elle s'assoit en tailleur face à moi sur le lit. Je ne réponds rien depuis son arrivée, je ne suis pas vraiment d'humeur aujourd'hui. Surtout parce que Matthew et son père passe la semaine ici et je ne le supporte pas.

-Tu es bien silencieux aujourd'hui, tout va bien ? demande t-elle voyant mon regard dans le vide.

Elle me secoue légèrement l'épaule et répète ce qu'elle a pris l'habitude de me répéter:

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