Chapitre 15

2.6K 103 52
                                    

PDV Joey

« Octobre 2018

Nos lèvres se quittent pour la deuxième fois, je ne peux désormais plus me passer de ses baisers. Je n'avais jamais embrassé quelqu'un et je ne regrettais aucunement que ce soit lui qui m'ait volé mon premier baiser.

Je tire légèrement sur ma robe pour cacher mes cuisses, au même moment j'effleure ses mains posées sur celles-ci. Son regard montre qu'il sait ce que voulait dire mon geste.

-Qu'est-ce que tu n'aimes pas chez toi, belle ?

Je suis surprise par sa question, qu'est-ce que je n'aime pas chez moi ? Si tu savais..

-Tout.

C'est sorti tout seul d'entre mes lèvres, après tout ce n'était que la vérité, je détestais mon physique, ma personnalité.. Je détestais la façon dont je pouvais parfois réagir, je me trouvais inintéressante face aux autres, j'étais ennuyeuse. Qui aurait voulu de moi ? Qui a déjà voulu de moi ?

Sophia est la seule à être restée à mes côtés et je viens parfois à me dire qu'elle fait ça par pitié, qu'elle essaye à tout prix de me faire sortir de sa vie.

-Liste moi ce dont tu détestes le plus, même si ça venait à prendre des heures je continuerais à t'écouter, dit moi.

Notre proximité me déstabilisait, je n'ai jamais été aussi proche d'un homme et me dire que je ne le connais pas, qu'il m'a donné mon premier baiser. Tout ça me donne une sensation bizarre mais agréable, je veux rester avec lui pour toujours car pour une fois je n'ai pas cette impression de déranger tout le monde, de ne pas avoir ma place. Il m'a mis à l'aise dès le début, il m'écoute et il ne me juge pas. J'ai même l'impression de rêver et qu'il n'existe pas en réalité.

-Mon corps est la chose que je déteste le plus, commençais-je, mes cuisses, mon ventre, mes hanches.. Toutes mes vergetures ou même ma cellulite.. Je déteste ne pas avoir la même assurance que Sophia, des fois j'aimerais être à sa place..

-Ferme les yeux, belle.

Je m'exécute sans réellement réfléchir mais je sais pertinemment qu'il n'y aura rien de déplacé, qu'il ne fera rien de mal. Je ne le connais pas mais je le sais.

-Est-ce que je peux te faire aimer ce que tu hais chez toi pour que tu n'aies plus à te regarder dans le miroir avec dégoût, m'autorises tu à le faire, belle ?

-Peu importe ce que tu fais, tu me fais me sentir belle dès que ton regard se pose sur moi.

Les yeux toujours fermés je sens toujours ses mains sur mes cuisses qui vont très vite être remplacé par son souffle chaud puis je sens de nouveau ses mains sur moi, son pouce caresse lentement ma peau. Ses doigts parcourent ma cuisse et quand je les sens passer vers l'intérieur de mes cuisses où sont gravés de nombreuses cicatrices, plusieurs datant d'il y a un an d'autre de la semaine dernière. Je sens la honte s'emparer de mon corps.

Son visage remonte face au mien, je ferme les yeux, je ne veux pas voir son regard changer sur moi. Comme le peu de personnes à qui j'ai raconté mes problèmes, qui n'ont fait que me regarder avec pitié pour ensuite m'abandonner ne supportant pas ma santé mentale.

-Que ce passe t-il ? murmure t-il.

-Je ne veux pas que tu me regardes d'une autre façon, que tu me regarde avec pitié.

Je ressens de nouveau son souffle chaud contre ma cuisse et contre toute attente il pose ses lèvres sur mes cicatrices, mes yeux s'ouvrent d'eux mêmes ne s'attendant pas à ça.

-Pourquoi te regardais-je d'une autre façon ? Les cicatrices sont des forces et non des faiblesses, c'est une façon d'extérioriser ce que tu n'as pas su supporter. N'ai jamais honte de ça.

BREAKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant