Epilogue

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PDV Joey

Ce travail me prend la tête, mon patron m'a encore une fois envoyé un dossier à réaliser à la dernière minute pour demain, comme si ça ne lui suffisait pas de me faire travailler de 7 heures jusqu'à 19 heures.

Je retire mes lunettes et frotte mes yeux qui me brûlent après avoir passé beaucoup trop de temps devant l'ordinateur, si seulement je pouvais démissionner.. Je déteste ce boulot, ce patron, ces collègues hypocrites.

Il n'y a qu'une seule chose qui me réconforte le soir lorsque je rentre, qui me fait rire et qui me fait des attaques de bisous.

Romeo.

Mon fils, mon confident, toute ma vie.

Et c'est la personne qui égaye mes journées quand je rentre du travail, c'est lui qui m'enlace lorsque je pleure, c'est lui qui me raconte des blagues pour me faire rire, c'est un enfant si intelligent et attachant..

Et c'est aussi lui que j'entends courir et crier "maman" depuis 10 minutes dehors, je soupire et laisse mon travail de côté le temps de comprendre ce qu'il se passe et pourquoi il s'amuse à hurler dehors et déjà, pourquoi il est dehors ? Il est 20 heures, on va bientôt manger-

MERDE.

Je quitte mon bureau pour rejoindre la cuisine remplie de fumée à cause du poulet dans le four que j'ai laissé trop longtemps. Je le sors du four sans manquer de me brûler, quelle belle journée aujourd'hui. Le poulet est carbonisé ainsi que les légumes qui l'accompagnaient et je ne suis pas sûre que ça soit comestible.. Fait chier. J'ouvre le frigo espérant trouver quelque chose à manger mais celui-ci est vide et je comprends que les courses n'ont pas été faites..

Joey, inspire et expire. Tout va bien se passer, ça ne sert à rien de s'énerver et hurler, j'aurais juste du mettre un post-it pour rappeler de remplir le frigo, un oubli ce n'est pas si grave.. Même si c'est le 6ème de la semaine.

J'ouvre les fenêtres pour essayer de faire disparaître la fumée même si l'horrible odeur de cramée est imprégné dans la maison.

Je n'en peux plus, achevez moi ou donnez moi des vacances..

-MAMAN !

-Qu'est-ce qu'il y'a Romeo bon sang !

Je me retourne et me retrouve devant le petit de 6 ans, recouvert de boue, avec 3 escargots dans la main, ses boucles blondes retombent sur son visage et ses lèvres s'étirent en un sourire où il manque quelques dents. Il est adorable. Sauf qu'il vient de mettre de la boue dans la maison et je n'ai plus qu'à refaire le ménage.

-Regarde c'est mes nouveaux copains, je t'appelle depuis tout à l'heure mais tu viens pas dehors, dit-il en zozotant.

Il approche ses nouveaux "copains" sous mon nez et je ne sais pas si j'ai envie de pleurer, crier ou rire.. Je suis épuisée. Alors je lui demande gentiment de les ramener dehors et d'aller filer au bain tandis que je fixe les traces de boue qui recouvre le sol de mon entrée, mon salon et ma cuisine. Je crois juste que je vais aller dans mon lit et pleurer toutes les larmes de mon corps. Comme si la vie voulait continuer de me punir j'entends la porte d'entrée s'ouvrir et je vois mon mari rentrer, comme si tout était normal.

-Salut chérie, ça pue le cramé ici et c'est quoi toutes ces boues ?

Il s'approche pour m'embrasser mais je tourne la tête trop énervée pour faire mari et femme avec lui, il se fout clairement de ma gueule.

-Sérieux, James, je te demande qu'une chose c'est d'aller chercher ton fils à l'école et le garder le temps que je rentre et finisse ce putain de dossier et quand je rentre qu'est-ce que je trouve ? Ta mère qui m'explique qu'elle a fait tout ce que tu devais faire ! Je me suis retrouvée à gérer le repas qui est cramé, le petit qui a fait copain copain avec des escargot et la boue ! T'étais où, bordel ! M'envoyer des messages c'est trop compliqué peut-être ?

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