BREAK

Chapitre 45

PDV Joey

Parfois j'aimerais qu'on m'engloutisse pour que je puisse disparaître.

J'aimerais m'arracher la tête et jeter tous mes souvenirs qui me détruisent pour peut-être ne plus souffrir.. Peu importe la douleur que je ressentirais sur le moment, je veux juste arrêter d'avoir mal.

J'aimerais perdre tous mes kilos en trop en un claquement de doigts même si je sais que c'est impossible, je l'espère, comme ça j'arriverais peut-être à me regarder dans le miroir en souriant.

J'aimerais revenir dans le passé et envoyer tout le monde se faire foutre, mes parents, Matthew et tous les autres qui m'ont déjà fait ne serait-ce qu'un seul petit commentaire qui a pu me blesser.

J'aimerais qu'on me comprenne enfin.

« Quelques mois  plus tôt..

-Je croyais qu'on allait juste faire une petite soirée tranquille chez toi, déclarais-je en l'entendant parler de la boîte de nuit non loin de son appartement.

Elle hausse les épaules tout en continuant son maquillage, je l'observe silencieusement.

Ça peut paraître stupide mais parfois j'observe ma meilleure faire des choses du quotidien et sans réellement que je le veuille je me mets à la détester, la détester d'être la femme que je rêve d'être: belle, mince, sûre d'elle, déterminer, joyeuse.. Je la déteste d'être celle que je ne serais jamais puis je me rappelle que c'est ma meilleure amie et c'est complètement débile de penser ça.

-Mais je n'ai aucune tenue de soirée, je suis en jogging, Sophia, soufflais-je en m'allongeant sur le lit en tentant de cacher le bruit que mon ventre fait pour montrer sa faim.

-Va te servir dans mon placard, j'ai pleins de tenues.

Le problème c'est qu'on a pas loin de 5 tailles d'écarts, je ne rentrerais jamais dans ses robes et encore moins dans ses jeans ou ses hauts.

-Je rentre pas dedans, marmonnais-je en fixant le plafond.

Elle se lève et me jette quelques vêtements dessus avant de me tirer puis me pousser dans la salle de bain, j'ai envie de lui rire au nez. Je vais seulement les déchirer avec le poids que j'ai..

Je fais tout de même l'effort de me déshabiller pour essayer une robe mais quand j'essaye de l'enfiler, ça coince, sans vraiment m'en rendre compte je fonds en larmes.

Je suis énorme.

En sous-vêtements devant le miroir je me mets à pincer toutes les zones de mon corps que je trouve trop grosses, je me dégoûte, je ne veux même plus me regarder dans le miroir.

-Jo ?

J'enfile de nouveau mon jogging et mon gros pull tout en essuyant mes larmes avant de sortir de la salle de bain, ma meilleure amie me fixe en fronçant les sourcils.

-Tu n'as pas essayé ?

-Je ne rentre pas dedans, je suis trop grosse.

Je reviens dans sa chambre et m'assois sur son lit, elle prend place à mes côtés, je n'ose pas la regarder.

-Arrête de dire que tu es grosse, Joey.

-Pourtant c'est ce que je suis..

Je suis grosse pourtant je passe mon temps à me goinfrer, la nourriture à toujours été comme une amie, elle ne me jugeait pas et me réconfortait quand j'allais mal. J'ai préféré me réfugier dedans au lieu de résoudre ce qui n'allait pas, la nourriture c'est loin d'être une amie. Elle nous enferme dans cet horrible cercle vicieux..