Troublesome : Noah Corteglio

Chapitre 74 - Fin

En marchant avec Noah au milieu de la pizzeria, Maya se rendit compte que plusieurs regards s'étaient braqués sur eux.

Elle se rappela ainsi leurs tenues à tous les deux, prévues initialement pour le plus grand restaurant de la ville. Elle, portait une longue robé nacrée moulante avec un col en bénitier, Noah, lui, avait sorti un de ses costumes les plus classes pour l'occasion. Certes, c'était une pizzeria chic, mais tout de même pas de ce niveau.

Le couple se surprit à rire de la situation en même temps. Celle-ci leur avait aussitôt évoqué la première fois qu'ils étaient venus ensemble.

Dîner prévu au Palazzo, tenues classes – Maya était d'ailleurs spécifiquement sortie acheter une robe pour cette soirée – et puis finalement, changement de plan. Ils s'étaient retrouvés chez Pepe Olivio sur leur 31, comme maintenant.

Ce que le hasard faisait bien les choses.

Ils furent installés à une table au deuxième étage qui donnait vue sur le quartier illuminé par les phares des voitures et les éclairages publics. Un environnement assez urbain qui gardait un certain charme.

« Pas trop mal » en conclu silencieusement Noah.

- Bon, alors, qu'est-ce qu'on va bien pouvoir prendre cette fois ? songea Maya en se frottant déjà les mains.

- On pourrait commencer par une bouteille de vin.

- Ici ?

Il haussa les épaules.

- Pourquoi pas.

- Très bien, alors va pour une bouteille de champagne avec nos pizzas, s'amusa-t-elle.

Du vin avec des pizzas, mélange original. Maya n'était pas convaincue du mariage gustatif des deux ensembles, mais il fallait essayer avant de pouvoir en dire quoique ce soit après tout.

- Je te trouve bien silencieux ce soir, est-ce que quelque chose ne va pas ? lança-t-elle en le voyant jouer avec sa cuillère sans piper mot.

- Non, c'est juste... ça fait bizarre d'être sans Elios, tu ne trouves pas ?

- Si, c'est vrai.

- On est quand même bien tous les trois. On forme... une belle famille, confia-t-il d'une voix grave paradoxalement fébrile. En fait je suis extrêmement heureux de faire partie de cette famille que tu m'as offerte.

- Et qu'est-ce que je devrais dire ? Sans toi je ne sais pas où j'en serais là maintenant, je ne sais pas si j'aurais réussi à élever Elios correctement, si... s'il aurait été aussi heureux qu'il l'est maintenant.

- Ça aurait été une autre vie mais tu aurais su t'occuper de lui comme il le fallait, parce que tu es comme ça, tu te bats toujours pour obtenir le meilleur. Tu n'as pas besoin de moi pour quoique ce soit, affirma-t-il échappant un soupir ironique.

Il se rendait bien compte qu'il avait face à lui son équivalent en termes d'ambition et de détermination. Même s'ils avaient eu leur moment de faiblesse, rien ne pouvait les arrêter quand la machine était remise en marche.

Maya replaça ses cheveux derrière son oreille puis se saisit de sa serviette et la froissa entre ses doigts.

- ... Ce que... Ce que je m'apprête à dire est, enfin, c'est un peu...

- Trop sentimental ? ricana Noah. Dis-moi donc, j'aime voir ton visage rougir.

Elle avait essayé de s'améliorer sur ce point, mais parler à cœur ouvert, faire dans le sentimental et exprimer à voix haute son affection, tout cela s'avérait être une tâche toujours ardue pour elle. Prenant une profonde inspiration, elle se lança :