Troublesome : Noah Corteglio

Chapitre 17

Maya fixait avec un air de défi son assiette, comme mettant en duel ses pâtes avec son estomac.

- Je vais toutes vous manger, jusqu'à la dernière. J'y arriverais cette fois.

Elle planta avec barbarie sa fourchette dans une pâte. Mais avant qu'elle n'ait pu l'amener à sa bouche, quelqu'un frappa à la porte.

"Il est presque 21h passée, alors soit c'est Camille, soit c'est un tueur en série" en conclut-elle silencieusement.

Maya se leva et se planta devant la porte, la boule au ventre.

- Maya ! Ouvre ! Je sais que tu es là, une voix masculine s'éleva derrière la porte.

Son sang se glaça.
Elle la reconnut immédiatement.

- Il faut qu'on discute mon amour, reprit-il plus doucement.

Sachant pertinemment qu'elle le regretterait plus tard, elle tourna les clés dans la serrure et lui ouvrit.

Dès l'instant où il la vit, il s'en approcha tendrement, agissant comme si de rien n'était.

- Tu m'as manqué, lui souffla-t-il en tentant de la prendre dans ses bras.

Déterminée, elle le repoussa et rassembla tout l'aplomb qu'elle avait récupéré en étant loin de lui.

- C'est fini entre nous. Tu n'as pas à être ici. Si on doit parler, ça sera en présence d'un avocat pour trancher sur la garde du bébé.

- Tu vas vraiment me laisser seul ? Tu sais que je ne suis rien sans toi, j'ai besoin de toi dans ma vie.

- Ça suffit Thomas je veux que ça s'arrête.

Mais le regard de Thomas balaya tout son courage.

- Tu veux ? Tu veux ? On va voir ça.

Le regard noir, il claqua la porte et marcha d'un pas lourd vers Maya. Paralysée, elle ne réussit pas à fuir.
Il l'empoigna violemment par les cheveux.

- S'il te plait, arrête, souffla-t-elle tétanisée.

- Tu sais que je ne peux pas, c'est pour notre bien. Après tout ira mieux.

Une grande claque partit alors.

- Je t'aime, je ne veux pas te faire de mal ma puce.

- Stop, sto-

Toujours en la tenant par les cheveux, il la jeta à terre.

- Mais tu fais tout pour m'énerver ! Tout le temps !

- C'est faux, se défendit-elle.

- Tu ne t'en rends même pas compte mon amour, mais tu es toujours en train de me chercher. Toujours ! vociféra-t-il.

Les yeux sombres et terrifiants, il frappa une fois, deux fois, finalement il ne s'arrêta plus.

- Arrête Thomas, le bébé ! s'époumona-t-elle pour qu'il cesse ses coups, désespérément recroquevillée pour le protéger.

Il lui attrapa violemment le visage, une main de chaque côté, et il serra comme s'il voulait la briser.

- Justement le bébé, le bébé ! Tu veux qu'il grandisse sans son père ? Tu veux lui retirer sa chance de grandir avec sa famille ? Tu es tellement égoïste Maya. Arrête de ne penser qu'à toi.

Elle voulait une vie heureuse pour son enfant, une vie avec une famille aimante qui pourrait tout lui donner. Et il était vrai qu'elle essayait de lui retirer son père, mais c'était pour son bien.