Troublesome : Noah Corteglio

Chapitre 50

Maya se laissa lourdement tomber dans le lit, éclairé par la lampe de chevet. Elle tourna la tête vers Noah qui était allongé à ses côtés, les bras croisés sous sa tête.

- Aujourd'hui tu m'as vraiment surprise. J'ai découvert un côté de toi que je ne connaissais pas du tout, lança-t-elle.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Je ne pensais vraiment pas que tu te soucierais à ce point de faire bonne impression face à mes parents. Je pensais que tu serais sûr de toi, déjà convaincu qu'ils allaient t'adorer ou que, j'en sais rien, que tu t'en ficherais de passer pour le gendre parfait.

- C'est parce que... habituellement je me fiche de l'impression que je laisse aux autres. Mais aujourd'hui c'était tes parents, avoua-t-il. Tu es déçue ?

Sa voix s'était faite plus profonde, plus grave que d'habitude.

- Pas du tout Noah. J'aime beaucoup, au contraire. C'est mignon.

La tête du brun pivota alors vers elle, lui jetant un regard meurtrier. Certes, il était soulagé d'apprendre qu'elle n'était pas déçue par le fait que son personnage arrogant, au mental d'acier, avait des faiblesses. Mais de là à être qualifié de « mignon »...

- Est-ce que le terrible Monsieur Corteglio serait blessé dans son ego ? Parce qu'il est en réalité super adorable ?

- Ne redis plus jamais ça.

- Tu sais, au début je t'ai détesté parce que je pensais que tu n'étais qu'une espèce de robot tyrannique avec comme seul but dans la vie d'être un connard.

- ...Merci.

- Ce que je veux dire c'est que, finalement tu es humain. Et je te préfère avec ce que tu penses être des défauts.

- Tu ne t'attends pas plutôt à ce que le benjamin des Corteglio se montre sans faille, comment disaient ces journalistes déjà... marmonna-t-il en tentant de se rappeler de l'expression qu'il avait entendu à la télé. Comme le cliché parfait d'un milliardaire sombre et intouchable ?

Noah semblait vraiment affecté par tout ce que pouvait dire les médias sur lui. Il en oubliait qui il était, ou peut-être voulait-il simplement s'effacer pour correspondre à des attentes. Il n'était certainement pas un ange non plus, mais une partie de lui n'était que façade.

- Noah... Est-ce que c'est ton impression de qui tu dois être ?

- C'est qui je suis.

- Je suis désolée mais non. Ce n'est pas complètement toi. Tu sais les magazines racontent ce qu'ils veulent, ils fantasment sur des personnalités publiques pour vendre plus. C'est pour ça que je n'en lis jamais d'ailleurs. Toi tu es... un être humain, avec des sentiments, des tourments, tu es bien plus complexe que « le milliardaire » dont ils parlent.

- Mais s'ils apprennent que je ne correspond pas à ce qu'ils attendent, ce sera écrit, partout, ils ne me laisseront pas tranquille.

Noah commençait à montrer des signes clairs d'angoisse, ce dont il parlait semblait tiré de son expérience. Il était allongé sur le ventre, et enfouissait son visage dans son oreiller.

- Noah, écoute-moi, prononça-t-elle calmement près de son oreille. Je ne sais pas ce que tu as vécu auparavant, mais ça n'arrivera plus. Je suis là pour toi, tu peux te reposer sur moi si tu veux.

- Je ne veux pas... Ils pourraient te prendre en cible aussi, et si tu devenais ma faiblesse ?

- Je veux être ta force, affirma-t-elle alors d'un ton sérieux.