Chapitre 25 - Céder à la tentation

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Lorsque James entra dans la chambre, il perçut le bruit de la douche et en eut des frissons le long de la colonne vertébrale. Il passa la main sur son front, s'ébouriffa les cheveux, puis alla s'asseoir sur le lit. Il jeta un coup d'œil à son réveil, il était plus de onze heures. Le jeune homme regarda nerveusement autour de lui. Il ouvrit le tiroir de sa table de nuit sans rien y chercher de particulier puis le referma. Il soupira en tapant du pied sur la moquette. James ne savait pas quoi faire, attendre Khali ici ou sortir de la pièce ? Son cœur se mit à battre plus fort lorsque le bruit de l'eau cessa. Il déglutit et détourna la tête pour se changer les idées.

— Vous avez besoin de quelque chose ? finit-il par demander.

— Où est le sèche-cheveux ?

— Dans le petit meuble à côté de la baignoire.

— ... J'ai trouvé. Merci.

Le bruit du sèche-cheveux ne tarda pas à envahir les lieux. James ferma les yeux, étrangement apaisé. Le silence est toujours plus inquiétant. Le policier ne bougea pas lorsque l'appareil électrique se tut après plusieurs longues minutes. La poignée de la porte tourna et James s'efforça de paraître aussi détendu que possible. Khali s'avança dans le peignoir vert de Linnéa, vert comme ses yeux perçants. Elle était souriante, fraîche, et quelques mèches de cheveux humides qui s'étaient échappées de son chignon négligé encadraient son doux visage. Elle grimpa sur le lit et s'assit non loin de son hôte.

— Merci pour votre hospitalité, James.

— C'est un plaisir de vous aider.

Khali le gratifia d'un sourire sincère puis alla s'adosser contre le mur à la tête du lit.

— J'ai mis vos vêtements dans la machine, informa le jeune homme. Je ne m'y connais pas trop mais je crois que ça va être un peu long.

— J'ai tout mon temps, affirma-t-elle en voyant les sourcils de James se dresser. Vous avez l'air surpris.

— Euh, un peu, oui. En général vous êtes toujours pressée, vous avez toujours quelque chose à faire, et vous disparaissez subitement.

— Je vous avais dit que nous aurions l'occasion de passer une soirée ensemble, entre amis. C'est un peu difficile de sortir avec une fugitive, mais nous sommes tout aussi bien là. Il y a du pain et du jambon à volonté dans la cuisine ! taquina-t-elle.

James accompagna son rire.

— Vous promettez que vous ne vous enfuirez pas tout à coup sans donner d'explication ?

— Je vous le promets sur la lune, James, je ne m'enfuirai pas.

— Sur la lune ? Mais il n'y en a pas ce soir, fit remarquer le policier.

— C'est une nuit sans lune, je sais... confirma-t-elle avec un sourire malicieux.

Ils échangèrent un long regard lourd de sens.

— Vous êtes ravissante, dit-il depuis le bord du lit sur lequel il semblait être resté cloué.

— Vous ne savez pas où vous mettez les pieds, prévint-elle, consciente de la tension grandissante.

— Trop tard, je n'ai plus pied, reconnut-il sans savoir d'où il avait tiré la force de l'avouer sans détourner le regard de celui de la belle.

Pour la première fois, elle baissa les yeux avant lui, mélancolique. Elle se mit à jouer avec la ceinture de son peignoir sans savoir quoi dire. Sa faiblesse passagère nourrit le courage de James. Il s'approcha d'elle au centre du lit et posa la main sur son bras.

Nuit Sans Lune (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant