Chapitre 55 - Épilogue

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Valnasser avait les poignets enserrés par des menottes et était escorté par deux policiers dans le commissariat. Il croisa le regard dédaigneux et satisfait du lieutenant Alicos. Ce dernier poursuivit son chemin en direction du bureau de son supérieur. Il s'arrêta un instant devant la porte et baissa les yeux sur son bras droit recouvert de bandages. La douleur et l'effroi qu'il avait ressentis lorsque sa main avait été coupée le hanteraient et lui serreraient la gorge jusqu'à la fin de ses jours. C'était toute sa vie qui s'en retrouvait bouleversée, mais il préférait ne pas songer à l'avenir pour l'instant. Il était en convalescence et avait du mal à réaliser qu'on ne le soignerait jamais de cette amputation. Il avait encore espoir, mais la désillusion serait impitoyable.

Finalement, le lieutenant sortit de ses songes et toqua avec maladresse de la main gauche. Le commissaire Thomas lui permit d'entrer et de s'installer à côté de la personne avec laquelle il s'entretenait depuis quelques minutes. Il s'agissait de James, la mine déconfite.

— Messieurs, commença le commissaire. Vous avez fait du bon travail. Nous avons découvert toute une collection d'objets volés dans les sous-sols de la villa Valnasser.

— C'était lui le voleur d'antiquités, clarifia Gaétan pour être sûr que le commissaire était parvenu à la même conclusion que lui.

— En effet. Quant aux meurtres, nous n'en aurons la certitude qu'à l'issue du procès, mais il semblerait que votre théorie était la bonne, lieutenant Gardam. Le voleur et le tueur semblent être la même personne. Valnasser aurait tué des témoins gênants tout comme il a tenté de vous tuer, votre femme et vous.

— Oui, approuva James sans chercher à le détromper avant de se relever avec dignité.

— Je suis fier de vous deux, complimenta le capitaine en sortant de derrière son bureau pour leur serrer la main tour à tour. Cela mérite...

— Commissaire Thomas, l'interrompit gravement James. Je suis heureux d'avoir travaillé sous vos ordres pendant ces quelques années, mais je sais maintenant où est ma place. C'est avec un pincement au cœur que je vous donne ma démission.

— Lieutenant...

James se détourna sans l'écouter et se dirigea vers la porte de sortie en passant devant Alicos à qui il murmura quelques mots :

— Regarde ce que t'a coûté ton arrivisme...

Gaétan regarda son collègue quitter le bureau puis baissa les yeux sur son bras droit avec mélancolie. A trop vouloir réussir dans sa carrière, il avait tout perdu. Il ne lui resterait plus qu'une minable pension en échange de ses années de service et de son sacrifice pour la justice. Pourtant il était fier, pour une fois dans sa vie il avait défendu une cause juste, il avait protégé une jeune femme innocente.

Son seul regret était de n'avoir pas pu compromettre Khali... Il savait bien que Valnasser n'était pas à l'origine de toute l'histoire, mais à défaut de preuves contre Khali, ce dernier était considéré coupable, coupable jusqu'à preuve du contraire. Le lieutenant Alicos gardait espoir qu'un jour il percerait le mystère de Khali Lobo...


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Il faisait sombre dans la maison. Pas un bruit ne troublait la quiétude retrouvée. Une ombre traversa rapidement le couloir en se dirigeant vers la porte de sortie, mais sa fuite fut interrompue par le grand lustre qui s'illumina tout à coup. Linnéa apparut en haut de l'escalier et se rapprocha de son époux. James aurait préféré ne pas être surpris dans cette situation et partir sans laisser de traces, sans avoir à affronter la curiosité de sa femme. Il était terriblement gêné, coupable.

Nuit Sans Lune (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant